Skip to content Skip to footer

CITE 14 (Gabus/Reutimann)

cite14Après avoir sorti leur dernier récit, L’extravagante croisière de Lady Rozenbilt, il y a 2 ans, Les Humanoïdes Associés ont eu la très bonne idée de rééditer Cité 14 (prix de la meilleure série à Angoulême 2012), LA série qui a fait connaître Gabus et Reutimann, dans une belle intégrale, avec fil marque page s’il vous plaît. L’occasion pour ceux qui étaient passés à côté de découvrir l’univers incroyablement inventif des 2 auteurs dont le premier tome était sorti, rappelons le, chez Paquet en 2007 et dont l’ensemble se présentait sous forme de feuilleton à suivre, les épisodes devant sortir avec une fréquence très soutenue (tous les mois). Si l’éditeur suisse n’était pas allé jusqu’au bout du projet, par manque de succès public probablement, on retrouve dans ce récit cette construction en chapitres courts d’une vingtaine de pages, très alerte, qui va de surprise en rebondissement pour constamment relancer l’intérêt du lecteur et faire en sorte qu’il achète l’épisode suivant.

Aucun temps mort à craindre donc dans Cité 14, univers rétro-futuriste qui croise science-fiction et roman noir puisqu’il compte les aventures d’un reporter au Telegraph, Mac Keagh le castor, prêt à tout pour avoir un scoop croustillant concernant Tigerman, le super héros local qui cache une face sombre bien laide, Bambell, l’industriel qui a fait fortune et qui dirige la ville en distribuant des pots de vin pour s’assurer la coopération de la police et du maire corrompu jusqu’à la moelle ou d’autres pourris de Cité 14 (et il sont légion !). Mac Keagh peut compter pour cela sur le fidèle Bigoodee (un chat) ou Michel l’éléphant (alias Domenico Topagglia, célèbre acteur dans son ancien pays), un nouvel immigrant au passé mystérieux qu’il a aidé à se sortir d’une situation délicate à son passage à la douane de la ville. Un décor type de roman noir donc mais où l’on trouve également des extra-terrestres, dont on a accepté la présence quand ils sont arrivés à condition qu’ils restent dans un quartier, plutôt une sorte de ghetto en fin de compte, sans en bouger.

On suit donc les investigations de ce duo dans les bas-fonds de ce qui ressemble à un New-York début de XXe siècle entre politiques véreux, policiers corrompus, bandes mafieuses qui sont à leurs trousses, super-héros trouble et extra-terrestres à l’allure et aux pouvoirs surprenants. Inutile de dire que l’on se prend au jeu très facilement et qu’une fois happés par l’histoire et ses diverses intrigues entrelacées il est compliqué d’en décrocher. Une première saison particulièrement efficace et vraiment réussie.

 

(Intégrale saison 1 – Les Humanoïdes Associés)