12 novembre 1918. Alors que les cendres de la première guerre mondiale sont encore chaudes, Julien, soldat français, rencontre Max, alsacien qui a combattu du côté allemand, par hasard, sur les routes de la démobilisation. Pourtant, Max n’est pas prêt à déposer les armes ! Car il a une idée derrière la tête ! Avec ses amis anarchistes qu’il retrouve à Paris, ils veulent prendre le contrôle d’un navire pirate arraisonné dans le port de Rouen, dont ils savent de source sûre qu’il est bourré d’armes et de munitions, pour livrer le tout à des camarades à Hambourg pour aider la révolution à se propager en Allemagne. Désireux de laisser son ancienne vie derrière lui, Julien se laisse convaincre de le suivre. Ce que les 2 hommes ignorent, c’est que d’autres ont des vues sur le Libertad et sa cargaison : Tina, dont les guérilleros l’attendent au Mexique, pour une autre révolution…
Enfin le talentueux duo de Notre mère la guerre se reforme pour se lancer dans un nouveau projet : Notre Amérique, également prévu en 4 tomes, toujours chez Futuropolis ! Une série qui, sans être une suite, reprend en fait là où Notre mère la guerre s’arrêtait : au lendemain de la guerre. Un choix qui est plus qu’un clin d’œil puisque les auteurs entendent explorer, dans ce nouveau récit, les désirs de monde nouveau, de société plus juste et d’utopies apparus avec la fin de la guerre. Voilà pourquoi les protagonistes de Notre Amérique sont surtout des anarchistes, des révolutionnaires, des guérilleros qui rêvent de changer le monde. Ce qui n’est pas vraiment étonnant lorsque l’on connaît le côté politiquement engagé de Kris.
Si l’intérêt du scénario ne préjuge en rien de la réussite de la série, ce premier mouvement lance en tout cas de la meilleure des façons Notre Amérique : la narration est alerte et garde cette part de mystère nécessaire pour garder l’attention du lecteur et l’on retrouve bien sûr le dessin caractéristique de Maël, avec ce trait instinctif et expressionniste très vivant. Vivement la suite !
(Récit en 4 tomes – Futuropolis)