Le bordel des muses. T.2 : Mimi et Henri
Smudja
(delcourt)

Henri, c'est Henri de Toulouse-Lautrec. Dans ce tome 2, Gradimir Smudja revient sur son enfance difficile (une chute de cheval stoppa sa croissance à l'orée de l'adolescence), ses relations compliquées avec ses parents, nobles et très traditionalistes, puis son départ pour Paris afin de se consacrer à la peinture. Il y rencontrera la Mimi du titre, une femme de petite vertu dont il tombera éperdument amoureux.
Voilà pour l'intrigue. Quoiqu' "intrigue" soit un bien grand mot quand on parle du "Bordel des muses". Bien sûr, on sent beaucoup de respect et d'admiration de la part de Smudja pour Toulouse-Lautrec. Mais au-delà du personnage, faisant presque figure de prétexte narratif, ce qui intéresse notre auteur, c'est de le faire évoluer dans le Montmartre du début du siècle et son bouillonnement artistique, de le faire côtoyer ses pairs : Gauguin, Renoir, Van Gogh...Et c'est cette évocation de la vie artistique de l'époque qui est emballante. Bien plus que l'histoire elle-même car force est de constater que Smudja n'est pas un génie du scénario. D'ailleurs, il ne s'en cache pas, préférant mettre en exergue ses dadas : un humour potache qui fait souvent mouche et une virtuosité graphique indéniable. Smudja est un spécialiste de la peinture "à la manière de". Si, pour son "Vincent et Van Gogh", il avait choisi une technique impressioniste pour raconter l'histoire, il s'est, cette fois, rapproché de la technique de Toulouse-Lautrec : l'impressionisme n'est jamais très loin, mais il est allié à des couleurs vives proches du fauvisme et à des traits plus caricaturaux.
"Mimi et Henri" est un régal pour les yeux à défaut d'être une histoire captivante. C'est une vraie curiosité qui ravira les fans de peinture..

[sullivan]

 

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