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Les fenêtres d’Eristom 1.Artan
Drommelschlager
quadrants

La société d’Eristom fonctionne parfaitement : les transports en commun sont toujours à l’heure, il y a du travail pour tout le monde et l’obésité n’existe pas. Jamais un grain de sable ne vient enrayer cette belle machine. L’Oeil y veille. L’Oeil, c’est l’autorité civile d’Eristom, chargée de son équilibre social. Ce sont ses membres, sous la direction de leur chef Iris, qui programment génétiquement les enfants à leur naissance en fonction des besoins professionnels, veillent à la santé de chacun par le biais de leur carte d’identification ou pourvoient au bonheur de ses habitants grâce à une technologie omniprésente et performante. Chacun a un rôle bien défini à y jouer et s’y tient. Normalement…Car cela n’empêche pas Artan Beltak d’avoir envie d’autre chose. La routine de son métier d’électricien et ses journées qui passent et se ressemblent trop commencent à lui peser. Est-ce parce qu’il n’a pas été "modifié" comme les autres qu’il a du mal à se sentir intégré ? Des évènements inattendus vont en tout cas bientôt finir de complètement le marginaliser…
La science-fiction se fait souvent le reflet des inquiétudes, peurs et autres anxiétés de notre présent. Dans le miroir que nous tend ici Drommelschlager, avec cette société aseptisée et parfaite en apparence, qui trouve un prolongement graphique adéquat dans ce dessin ligne claire froid, presque chirurgical, c’est bien sûr la pression qu’exerce la société sur les individus, les lois liberticides qui les menacent ou la surveillance de plus en plus présente des citoyens, que l’on voit.
Si le début des "Fenêtres d’Eristom" peut paraître assez conventionnel et académique, cet épisode d’ouverture pique néanmoins rapidement la curiosité avec cet univers mâtiné de Big Brother et d’eugénisme et retient l’attention avec cet éloge de la liberté et de la différence.
Hymne au pouvoir de l’imaginaire, "Artan" prouve que l’on peut faire du divertissement, accessible à tous, tout en étant critique. Une belle découverte.
[sullivan]