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Festival Bebop au Mans. Drôle de sensation ce jeudi soir en voyant le quatuor anglais monter sur scène. Après huit ans et trois albums en poche, Penthouse a décidé de raccrocher les gants. Encore deux concerts et Penthouse rejoindra la longue liste des groupes qui par leur sueur et leur sang ont apporté leur obole à cette obscure divinité du rock qu'on vénère tant. interview
et photos réalisées par chRis A
::positiverage.com::2002:: |
Bizarre d'être là à interviewer le grand guitariste Jon Free. Je ne sais pas si je dois encore utiliser le présent ou si je dois déjà parler au passé. La confusion est partagée et elle nous fait rire. Visiblement Jon n'est pas très triste; plutôt fataliste. "Emotionnellemen parlant, j'ai vécu avec ce groupe les meilleurs moments de ma vie mais aussi les pires.De retour à Londres, Tim veut se débarrasser de sa batterie. Enfin je crois qu'il va la donner à son cousin. Quant à Charlie, j'ai lu dans une interview qu'il détestait la race humaine et qu'il voulait se retirer du monde, vivre sur un bateau, tout laisser tomber et attendre que la mort vienne l'emporter. Je ne connaissais pas Charlies sous cet angle, lui qui est si enthousiaste, si énergique et si affectueux." >> Ames torturées | Ce soir, sur scène, le groupe s'est lâché, comme à son habitude. Hanté par un esprit bluesy punk rock faisant parfois penser à celui de Jon Spencer Blues Explosion, des Stooges et de Jesus Lizard, Penthouse a fait ce qu'il a toujours su faire; à savoir jouer une musique qui vient du plus profond de ses tripes. Sons noisy et ultra-saturés vomis par un matériel vintage, batterie simple mais explosive, basse lourde et ronde, guitare écorchée et volante, et un chanteur qui vient juste de laisser une camisole blanche dans la loge Penthouse fait fuir le public venu admirer avant Popa Chubby. Un regard derrière moi pour constater que la salle s'est vidée mais qu'elle a tout de même gardé ceux et celles qui aiment les sensations fortes."Objectivement, je ne crois pas que nous ayions été sous-estimés. Nous n'avons jamais été un groupe très professionnel. Pourtant la presse anglaise nous a bien aidés. Figure-toi que nous sommes les seuls avec Tindersticks a avoir eu nos 5 premiers singles classés Single of the Week...et ça, dans le Melody Maker, le NME, Kerrang et Metal Hammer. Mais notre deuxième album était mauvais et nous avons eu des problèmes avec Beggars Banquet." En effet, Penthouse n'a jamais été ce groupe séduisant et attachant qui a le potentiel d'attirer les masses. Ames torturées, musique poisseuse et visqueuse, des textes dérangés et une imagerie assez provocatrice. "Contrairement à ce que tu penses, le sexe n'a pas été une source d'inspiration. Notre musique a été plutôt influencée par la mort et le manque de sexe." Jon réfute toute attitude sexiste. "Si tu nous connaissais mieux, tu verrais qu'on ne donne pas dans cette débauche toute rock'n'rollienne. J'espère que ce n'est pas sexiste que de dire que nous aurions aimé avoir une fille dans le groupe pour changer la dynamique de celui-ci. A rester entre mecs, tu deviens vite macho, grossier et idiot." >>
Le roi est mort, vive le roi | Depuis
1995, Penthouse était une sorte d'exception dans la culture sonore
anglaise imposant sa fashion pop insolente et fadace. " L'état
général de la scène rock anglaise est vraiment désastreux.
Avant je bossais dans une toute petite salle de concerts à Londres.
J'y voyais des groupes qui amenaient des gens et des amis qui les applaudissaient
et moi je me sentais tout seul dans ce contexte car je me disais qu'il
n'y avait pas une seule personne en Angleterre qui aimait la musique que
j'aime à part peut-être Tim, Charlie et Esme. J'y ai perdu
beaucoup de mes illusions."
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