90 DAY MEN "to everybody"
(Southern – 6 titres)
Leur premier et précédent album, [it (is) critical band], avait dévoilé un groupe hors du commun, trafiquant sa noise comme un rêve psychédélique. Nous ne pouvions attendre ce nouvel enregistrement qu'avec une impatience toute enfantine. L'objet vient de sortir et le groupe, derrière son look toujours encré dans les années 70, a décidé de relancer les dés… C'est notamment la présence du pianiste Andy Lansangan qui change la donne. Dorénavant, son piano, électrique ou classique, domine les morceaux, en dehors du titre d'ouverture, aux vocaux terriblement seventies (voire Amön Duul). "To everybody", s'il étonne, garde donc cette touche personnelle, insistant juste sur leur psychédélisme pop seventies et le rock chicagohisant. Son écoute transperce l'esprit et enivre le cœur. L'esprit reste cependant moins sombre que les Rachel's. La production opérée par le musicien contemporain John Congleton insiste sans aucun doute sur cette nouvelle orientation plus dramatique et mélodique. Le résultat, peut-être plus accessible, dévoile ainsi un nouveau groupe, difficilement classable car tout aussi créatif. Le quatuor qui garde au final toute notre estime devrait nous rendre visite en avril/mai. Espérons que le public soit au rendez-vous.
[mg]

>> Voir aussi : Rachel's, Pink Floyd ("Middle")

 

THE NOTWIST "Neon Golden"
(City Slang/Virgin - 10 titres)
On les croyait disparus, perdus dans leurs nombreux projets parallèles ou en tout cas trop occupés pour donner une suite au majestueux "Shrink". C'était sans compter sur l'incroyable capital créatif de ces hommes qui ont besoin de plus d'un groupe dans leur sac pour déverser le contenu électrique de leurs cornes d'abondance débordantes. 'Neon Golden' sonne un peu moins jazzy que 'Shrink' (Micha et Markus Archer préfèrent sans doute garder leurs idées pour Tied and Tickled) mais creuse encore plus dans la voie électronique (certains morceaux peuvent donner à penser à Radiohead et Bjork) sans oublier ces ajouts acoustiques qui rehaussent bien les mises en contraste. Airs imparables, tubes en puissance ('Pilot' entre autres va en faire danser plus d'un dans les clubs européens), mélodies faussement mélancoliques, le tout enveloppé dans des accords sucrés et dans un emballage electronica des plus fins. Portée par cette voix si douce, cette pop évanescente révèle toutes les vertus d'un bricolage et d'un collage sobre mais des meilleurs goûts. Loin de toutes niaiseries british sans consistance ni imagination, The Notwist rafraîchissent le genre en cherchant à amener leur pop là où elle a vraiment acquis ses lettres de noblesse. Rares sont les groupes à être imbattables. (chris)

>> Voir aussi : Radiohead, New Order, Tied and Tickled, Console

 

LACK "Blues moderne : danois explosifs"
(Nova recordings/Scene police - 10 titres)
Deux singles et quelques morceaux sur des compilations auront suffit à ce groupe danois pour se créer une identité et un style original, alliant l'intensité et la colère du métal avec l'émotion et l'inspiration de l'émocore. J'en entends déjà qui disent, "oui, bah c'est du screamo quoi...", si ça vous branche, pourquoi pas, pour ma part, je trouve cette étiquette un peu fourre-tout. On pourrait tout aussi bien parler de hardcore new school. Imaginez le dernier album de Refused croisant Dawnbreed et vous aurez peut-être une petite idée.... Quoiqu'il en soit, Lack est une machine redoutable à la fois sur scène que sur disque ce qui explique sans aucun doute le fait qu'il fasse déjà autant parler de lui. La précision chirurgicale du jeu est mise en valeur par un très bon enregistrement tout en puissance qui peut rappeler le travail de Steve Albini, voire d'Alex Newport. Intensité, est je pense le mot d'ordre de cette musique qui ravira les amateurs de Brazen, Yage, Quetzal et autres Envy. Franchement une superbe découverte. En plus avec des titres comme "Kill Britney", on ne peut qu'apprécier, non ?
[Greg]

>> Voir aussi : Refused, Dawnbreed, Yage, Complete

 


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CRASH "Young boy i can help you…"
(Sound Fiction/Premonition - 7 titres)
Coproduit par un label norvégien (Sound Fiction) et un label suédois (Premonition), le mini-LP de Crash risque de s'infiltrer, sans qu'on y prête garde, dans un emplacement privilégier de votre discothèque. Dissimulé dans une pochette dépliante fortement inspirée par la nouvelle vague française et le dadaisme (photos extraites d'un film de Godart, citation de Samuel Beckett, etc.), le trio, comprenant un ancien Jr Ewing, sort là où personne ne l'attend. Cultivé et intéressé, mais certainement pas arty, Crash semble maîtriser à merveille les mélodies accrocheuses. 7 morceaux directs qui arrivent sans détours à faire passer une émotion tout aussi touchante que certaines formations pop. La formule instaurée par Jawbox a déjà fait beaucoup d'émules, mais Crash sort du lot quand d'autres, Get Up Kids en tête, se noient. Chez ces nordiques, point de mièvrerie écœurante (ou juste ce qu'il faut pour attirer les amateurs du style), la base reste énergique et fine, du coup, le style largement galvaudé reprend quelques lettres de noblesse.
[mg]

>> Voir aussi : Jawbox, Burning Airlines, Elliott, Appleseed Cast

 

RIVAL SCHOOLS "United by fate"
(Island/Universal - 13 titres)
D'accord c'est encore sous l'égide d'une grosse major, mais ça fait bien plaisir de retrouver notre ami Walter Schreifels aux commandes de ce nouveau groupe composé d'ex-Quicksand, CIV et Gorilla Biscuits. Rival Schools propose une suite assez logique de ce qu'aurait pu devenir Quicksand (si ce dernier n'avait pas eu la mauvaise idée de tout arrêter en 96 et d'avorter son retour en grâce il y a 2 ans maintenant) en ce sens qu'on sentait bien chez l'ex-bande à Walter quelques aspirations à éclaircir ses mélodies. Certes Rival Schools laisse entrevoir certaines réminiscences sablémouvantes ('holding sand') mais le quatuor avance sur un terrain beaucoup plus pop (mélodies plus fines, passages électro-acoustiques, refrains caractéritiques). Cependant l'énergie brûlante contenue dans cette pop fait qu'elle éclate très souvent sous la chaleur des guitares tendues. La rivalité n'est-elle pas le fruit d'envies intenses, d'une opposition et de contradictions fortes? Et c'est ce qui donne peut-être du relief à ce mélange subtil duquel transpirent une expérience et une maturité évidentes. Sincère, tonique, pas larmoyante ni mélancolique et surtout pas prétentieuse, la musique de ce groupe new-yorkais est une très bonne découverte... à suivre tout de suite après les vacances scolaires de février.
(Chris)

>> Voir aussi : Quicksand, CIV

 

 

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Mathieu Gélézeau & Natasha Herzock
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