site : www.freedimension.cz

C "Universum"
(Free Dimension – 8 titres)

Ce disque débute sur un premier titre tout simplement grandiose ! Construit autour d'une basse dub, le morceau s'échappe vers une noise calme et envoûtante comme peu de groupes savent le faire aujourd'hui. Terrible. La suite revient à une noise plus débridée, mais tout aussi excitante. Enregistré à Tabor (Rep. Tchèque), et sorti sur Free Dimension, le label des gars de Waawe (dont certains font, il me semble, partie de ce groupe), ce disque fait la nique à un grand nombre de productions américaines. En effet, en se passant allègrement de chant, ce "Universum" construit une noise à guitare fluide, puissante et subtile. C (c'est le nom du groupe) évite soigneusement les plans math-rock grâce une énergie spontanée et corporelle, sans pour autant tomber dans la noise bulldozer. Les saturations sont souvent légères et les finesses nombreuses. On peut même percevoir une légère influence post-rock (le xylophone sur "Sixplusone"), mais comme chez les groupes de noise calme des années 90, car ici, on ne tombe jamais dans l'abstrait ou l'ennuyeux. Le rythme est toujours relevé, comme si le groupe restait attaché à une certaine approche punk de la musique… En un mot comme en dix, cet album est excellent ! On y retrouve le talent des morceaux puissants de Fugazi, de Slint, ou même de Sonic Youth (notamment sur le seul morceau avec un texte : "Expellant") tout en gardant une sacrée personnalité. Bref, même si cet album d'origine Tchèque risque d'être mal distribué en France, ne faites pas l'erreur de passer à côté, uniquement parce que les médias n'en parleront pas ! Indispensable.
[mg]

>> Voir aussi : Fugazi, Slint, Sonic Youth, Moreland Audio

 

 

site : www.metalurbain.com

METAL URBAIN "chef d'œuvre"
(Seventeen/Mix It – 2xCD – 35 titres)
Avec la reformation (éphémère ?) des Bérurier Noir, le retour des pionniers de Metal Urbain fût l'autre grande surprise de 2003. S'il existe un groupe pionnier et novateur en France, il s'agit évidemment de Metal Urbain qui, faut-il le rappeler, balançait déjà son punk minimaliste dès 1976 ! Le groupe devient par ailleurs la première référence du label anglais Rough Trade en 1977 ! Il a accompagné beaucoup d'entre nous lors de leur adolescence, et possède du même coup une aura particulière. Leur son est typique, leur approche brute et urbaine, la guitare inimitable, la voix de Claude Panik est excellente et demeure une des facettes fortes de la personnalité du groupe, tout comme, bien entendu, la boîte à rythme et ces sons de claviers apocalyptiques, véritable marque de fabrique de Metal Urbain. On est en face d'un croisement entre Suicide et les Sex Pistols, sauce frenchy ! Alors, je ne pense pas avoir été le seul à être excité par l'annonce de cette nouvelle compilation, retraçant toute la discographie de la troupe. Que cela soit les rares privilégiés qui étaient là au début, ceux qui n'ont assisté qu'à la deuxième onde de choc dans les années 80 (avec notamment la sortie des deux compilations "Les Hommes morts sont dangereux" puis "L'Age d'Or") ou, les nouveaux, trop jeunes pour avoir suivi le phénomène mais curieux de combler ce manque, tout le monde risque de se jeter sur ce double cd. Car si le dossier de presse exagère légèrement en annonçant le groupe comme "le premier groupe electro-punk français" (à cause de la boîte à rythme je suppose), Metal Urbain n'en demeure pas moins le groupe punk français à connaître. Ces tubes, 25 ans après, n'ont pas pris une ride ! Tous réunis sur le premier CD, les "Panik", "Paris Maquis", "Lady Coca Cola", "Futurama", "50/50", et autres "Crève Salope" continuent à exercer leur magie. Vous comprendrez comment le groupe est devenu le père inégalé d'une scène française allant des Bérurier Noir aux Warum Joe, et dont l'influence a traversé les frontières avec un Steve Albini qui s'en réclame (pas étonnant à l'écoute de Big Black) et un Henry Rollins qui les citent comme meilleur groupe français. Le deuxième CD s'adresse plus aux fans avec son lot d'inédits (principalement des versions démos) et donne par la même occasion une nouvelle raison à ceux qui possèdent les précédentes compilations/albums du groupe d'acheter cette nouvelle production. Maintenant, même si les chansons de Metal Urbain me procurent autant d'émotion qu'à l'époque, je ne pourrais clôturer cette chronique sans émettre un doute… Que doit-on penser d'un groupe qui vit sans cesse sur son passé ? Le groupe surfe à chaque re-formation sur les titres de ses débuts (principalement de 76 à 79) et nous fait sans cesse le coup des compilations qui reprennent les productions précédentes augmentées de quelques inédits… mais quand aurons-nous le droit à de nouveaux titres (et je ne parle pas de mauvaises adaptations comme ce "Rock'n'Roll" de 1987) ? C'est vrai que j'ai du mal à adhérer à un Metal Urbain sans Claude Panik (formation actuelle) qui sonne pour moi comme un Dead Kennedys sans Jello Biaffra — il suffit d'écouter la version 2003 de Lady Coke pour comprendre — mais peu importe, j'aimerais au moins savoir si ceux qu'on appelle Metal Urbain aujourd'hui ne sont qu'une pâle copie du groupe de 1977, comme l'ont été les Sex Pistols dernièrement, ou si le groupe sait encore créer de nouveaux tubes urbains et novateurs ? L'année à venir nous donnera sans doute la réponse. A noter un livret très complet sur l'histoire du groupe.
[mg]

>> Voir aussi : Bérurier noir (du début), Warum Joe, Big Black

 

site : www.brightcalmblue.com

BRIGHT CALM BLUE "A direct approach for casual conversation"
(Level plane – 6 titres)
Ça commence comme du vieux Fugazi ou du Rites of Spring avant de s'échapper vers quelque chose de plus métallique (je ne parle pas de metal), puis apparaissent quelques plans dansants à la Milemarker/Robocop Kraus (Static), pour finir avec un disque excellent et énergique ! Bright Calm Blue fait, avec ce maxi, parfaitement le lien entre un emo à la DC, un hardcore plus tendu, typique du label, un groove 80's très en vogue aujourd'hui et une énergie presque satanique (qui rappelle légèrement celle du chanteur de Spermbirds et 2Bad). Certains plans trop screamo - plus proche de leur précédent album - m'ennuient toujours, mais Bright Calm Blue cache derrière ce son agressif et ces quelques poussées de violence habituelles une véritable touche émotionnelle digne des groupes Dischord ou Lovitt. "Drying dead", avec sa touche Les Savy Fav est une réussite. On ne peut nier que le groupe arrive à pondre quelques mélodies vocales difficile à oublier ! J'aime aussi leur aspect pop comme sur "Sources and procedures", sans aucun doute le morceau le plus mélodique, alors que je sais que certains préfèreront leurs morceaux plus violents. Un disque idéal pour les amateurs d'emo à la DC, ou de postpunk 80's à la Les Savy Fav, qui veulent retrouver un son et une approche plus hargneuse, aussi bien que pour les jeunes sceamo qui demandent un peu plus de finesses, de groove et de mélodies. Excellent.
[mg]

>> Voir aussi : Fugazi, Les Savy Fav, 400 Years, Milemarker

site : http://skmagazine.free.fr

• disque disponible sur notre mailorder

NED / OHARU "4 good reasons to get handcuffed/musik für adulten"
(Ainu / Jason R – 8 titres)
Mais où avais-je la tête ? Ce LP passe régulièrement sur ma chaîne Hi-Fi depuis sa sortie et j'ai complètement oublié de le chroniquer. Mea Culpa. Nous retrouvons donc sur un même disque les excités lyonnais de Ned et les excités bordelais d'Oharu. Les premiers nous livrent quatre titres de noise imaginative et punk comme eux seuls savent en pondre. J'ai l'impression que le groupe n'arrête pas de progresser. Son album nous avait déjà bien bluffés et ce nouvel enregistrement ne fait qu'enfoncer le clou. Le son est plus brut, mais définitivement vivant. Il donne vie à chaque facette du groupe. On reconnaît la touche noise qui refuse les lignes droites, l'humour typique aussi, et cet héritage punk/hardcore qui devient évident sur "H-Bomb" au refrain digne des maîtres du genre ! Bref, un régal. Sur l'autre face, j'avais peur de retrouver le Oharu ennuyeux de l'album… Quelle erreur ! Après un petit changement de personnel, le groupe nous pond là son meilleur enregistrement. Finit la noise-arty-intello chiante à mourir, Oharu se laisse complètement aller à ses instincts les plus vils. Noise extrême tendue et furieuse. Et tout ce boucan lui va plutôt pas mal. Et sur disque, contrairement aux concerts, cette nouvelle orientation, plus furieuse et plus dégénérée, garde un sens sans tomber dans la bouillie sonore trop saturée. Ils arrivent même à lancer quelques moments sombres pas dégueu. Bref, un excellent split qui me réconcilie avec Oharu et place définitivement Ned dans les valeurs sûres.
[mg]

 

site : www.tigerbeat6.com

KID 606 "kill sound before sound kills you"
(Ipecac – 12 titres)
Déjà célèbre chez les spécialistes de technopunk dégénérée, Kid 606 revient avec un nouvel album qui devrait rapidement devenir une référence du genre. Hésitant entre pure break-beats speed, ragga-jungle et electro warpien, le Kid montre que les machines peuvent créer une énergie aussi furieuse que le punk ! Le disque démarre sur les chapeaux de roues avec un break-beat sonique que n'auraient pas renié Atari teenage Riot s'ils avaient su être plus fins, puis enchaîne les décibels furieux, comme si Aphex Twin composait sous speed. La référence à Aphex Twin devient plus qu'évidente sur des titres comme "Total recovery is possible", premier morceau a laissé légèrement retomber la tension techno. Kid 606 arrive à ingurgiter à sa techno le groove de la jungle, inévitable invitation à la danse, tout en gardant la finesse et la déviance énervée du break-beat. Avec, en prime quelques respirations electro, plus cool, et un délire hardcore barjot (Powerbookfriend), ce disque devient une jolie surprise qui s'écoutera aussi bien en teuf que chez soit.
[mg]

>> Voir aussi : Aphex twin, Atari Teenage Riot

 

 

FANTOMAS "Delirium Cordia"
(Ipecac - 1 titre)
Désignant un battement de cœur irrégulier, le Delirium Cordia vous promet malheureusement une existence pleine de rebondissements désagreables… et si vous comptez soigner cette anomalie rythmique avec la dernière trouvaille des quatre fous de Fantomas, vous avez frappé à la mauvaise porte car Mike Patton, Dave Lombardo, Trevor Dunn et Buzz Osborne sont toujours les ennemis jurés de tous les pacemakers de la planète. Leurs méfaits s'organisent cette fois autour d'une seule pièce de 55 minutes. Entre petites montagnes russes et train fantôme cauchemardesque, le morceau déroule des dizaines et des dizaines de petites scènes sonores qui se révèlent tout aussi calmes qu'inquiétantes. Très différent du phénoménal "The Director's Cut" sorti en 2001, ce nouvel album lorgne plutôt vers un coté expérimental que Mike Patton avait déjà caressé en solo pour le label de John Zorn. Sur fond de pulsations cardiaques, les guitares se font très discrètes pour laisser la place à un didgeridoo, des chants grégoriens, des synthés sortis tout droit des films de Lynch etc. Ambiances, ambiances. Impossible de résumer ce dernier souffle de vie et toutes ces images qui défilent dans l'esprit d'un patient délirant. Cette bande très originale d'une mort annoncée est intéressante conceptuellement parlant mais fatigue au bout de vingt minutes. Les collages sont trop systématiques et répétitifs au point de faire avorter d'excellents embryons d'idées. Tout ça manque cruellement d'action mais reste suffisamment surprenant pour ne pas tomber dans l'ennui. Fantomas a déjà un autre album en boite et espérons que le prochain offrira un aspect un peu plus conventionnel… C'est a dire plus fou.
[chRisA]

>> Voir aussi: Mike Patton, Mr Bungle, Melvins, Pink Floyd

 

site : www.thebronxxx.com

THE BRONX "s/t"
(Wichita – 11 titres)
Putain, voilà un disque qui dépote sévère… C'est marrant de voir sur quoi misent les labels aujourd'hui. Hier, The Bronx aurait eu beaucoup de mal à être chroniqué en dehors des fanzines, et aujourd'hui, on retrouve leur nom dans tous les magazines ! Impressionnant quand on écoute ce disque. Peut-être est-ce parce qu'il est produit par Gilby Clarke (de Gun's and Roses !) ? Du punk tendance rock'n'roll sauvage, amplis à fond et tempo surmené. Rien d'extraordinaire, encore moins d'original, mais l'énergie est là et fait le travail. Certains citent les Saints et les Stooges, pourquoi pas, mais The Bronx ont une approche typiquement moderne, presque hardcore, qui les placent plus près d'un croisement lointain entre The Hives et Hot Water Music, le tout en plus binaire ("strobelife" ravira même les fans d'emo). Mouais, j'ai fait mieux niveau comparaison, je l'admets… Peu importe, ce disque ne durera pas dans le temps, mais possède tout ce qu'il faut pour vous botter le cul quelques mois !
[mg]

>> Voir aussi : The Hives, The Saints, Hot Water Music, Fugazi

 

 

 

 

 

 

 

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