HERMAN
DÜNE
"not on top"
(Pias)
C'est peut-être parce que je n'y connais rien en matière
de pop-folk que j'aime Herman Düne ? Ou bien c'est parce qu'ils
me font rire et pleurer, comme des clowns ? Et que dire de leur pavement-attitude
avec ce je-m'en-foutisme touchant et ce bricolage subtil ? Album
après album, je me pose les mêmes questions... Tout ce que
je sais c'est que leur songwriting me parle et me séduit toujours.
Il se nourrit de mélodies léchées, de tranches de
vie simples, d'un poil d'auto-dérision et de mélancolie
auxquels s'ajoute une certaine exigence musicale (si si). Mieux produit
que "mas cambios", "not on top" ne se veut pas pour
autant ambitieux. Il s'inscrit tout simplement dans une logique. Leur
logique. Celle de livrer leurs émois en gratouillant avec beaucoup
d'amis (notons la présence de Julie Doiron et Lisa Li-Lund) autour
d'un feu. Celui de la convivialité. Les voix féminines et
les guitares plus expressives (on peut carrément parler de petits
solos par moments) embellissent et enrichissent chaque compo, qu'elles
soient singulières ou plus marquantes comme "had I not known",
"walk, don't run" ou "good for no one". Les Herman
Düne affichent ici encore leur amour pour la bonne country ("you
could be a model, goodbye" et "eleven stones") et élargissent
ainsi leur palette sonore. Sans forcer. De toute façon, on est
tellement bien là à écouter ce nouvel album que les
frangins peuvent nous sortir ce qu'ils veulent, ce sera forcément
bon. Maybe not on top but soooo cooool !
[chRisA]
••• Voir aussi : Julie Doiron, Palace
THE
LOCUST
"Safety second, Body last"
(ipecac)
C'est incroyable le nombre de chose qu'on peut dire en dix minutes (temps
total de ce maxi) ! The Locust continue sa descente en enfer en mode accéléré
et le soutien d'Ipecac n'a fait que rendre la chose plus conceptuel, tout
au plus. The Locust continue d'éviter la mélodie et la facilité
comme s'il s'agissait d'un poison. Mal de crâne assuré. La
seule variation vient du fait que derrière leur réputation
de barjots chaotiques, le groupe rejoint les cérébraux comme
Fantomas et n'hésite plus à faire dans l'ambiance pesante…
Mais, pas d'inquiètude, ce n'est pas cela qui enlèvera votre
mal de crâne ! Quand même, au vu de certains plans, c'est
tout de même dommage de n'en entendre certains que 3 secondes !
Fatiguant mais étrangement intéressant.
[mg]
CLARA
CLARA
"s/t"
(zérojardins)
Ne vous fiez pas au son parfois limite qui donne parfois l'impression
d'écouter une répétition publique, ne vous fiez pas
non plus à certaines erreurs de compositions qui pourraient laisser
croire que ce trio lyonnais fait n'importe quoi, car Clara Clara déborde
d'idées, plus réussie les unes que les autres… Une
basse, une batterie et un bontempi leur suffisent à distiller une
noise bordélique et ma foi étonnamment dansante. En réalité,
on entend rarement le clavier bontempi, excepté quand la basse
saturée laisse un peu respirer les morceaux (ce qui n'est pas leur
fort), mais peu importe, on sent qu'on s'amuse, qu'on évite de
tomber dans le déjà vu et malgré quelques incertitudes
un peu ennuyeuse, le résultat fonctionne. Nouveau venu dans l'univers
noise des groupes lyonnais, Clara Clara possède bien la discographie
requise pour être accepté dans la bande… Rappelant
tour à tour Lighning Bolt, Belly Button ou l'esprit qui guide un
label comme Les Potagers Natures de Bordeaux, le groupe joue avec un groove
incertain, explosant de distorsion quand il le décide, détruisant
ce qu'il a construit quand cela lui prend, lachant un bon riff heavy à
ses heures, offrant de la mélodie quand il le sent, ou sautant
à pied joint dans une noise dansante et sans chichis quand il le
souhaite. Ça sent bon le fait maison, le bricolage du fond du garage,
la distorsion poussée à fond, et pour un premier disque
tout cela a son charme. Reste à voir ensuite ce que cela donnera.
Le groupe se suffira-t-il de cet appel plein de promesses ou passera-t-il
à l'étape suivante. A voir.
[mg]
••• Voir aussi : Lightning Bolt, Belly Button
DODEWAARD
/ PETETHEPIRATESQUID / THE THIRD MEMORY / THEMA ELEVEN
"4 way split"
(Impure Muzik)
Du screamo. De l'énervé du médiator. Du cri à
la Munch puissance 4 mais pas que du bon et ce, qu'il vienne des Pays-Bas,
d'Allemagne ou des français de The Third Memory. Heureusement Thema
Eleven finit en beauté. Le groupe tchèque se démarque
en proposant de l'emo classique mais qui a fait ses preuves. Avec des
côtés à la Lvmen et à la Policy of 3, les trois
titres s'avalent tout seul. Quelques émotions fortes en prime.
Les morceaux sont posés et les décharges sont mélodiques.
Le tout est entrecoupé de samples....c'est pas gai mais...
[chRisA]
dEUS
"pocket revolution"
(V2)
Ça a toujours été le soucis avec dEUS… même
à leur grande époque : les Belges savent composer d'excellents
titres sur lesquels vous miseriez toutes vos économies, mais se
sabordent souvent au titre suivant. C'est encore le cas avec ce "Pocket
Revolution" qui fait pourtant des efforts pour nous surprendre. Pour
leur grand retour, le groupe joue même des coudes avec Girls Against
Boys, avec un rock faussement blasé, teinté d'electro-sombre
mais convaincant. dEUS retrouve alors un peu de sa grandeur, apparaissant
là ou personne ne l'attend, venant séduire l'amateur de
rock indépendant, loin de la sagesse radiophonique… On s'arrêterait
sur ces titres ("Stop-Star Nature", le très Girls Against
Boys "Night Shopping", "Cold Sun of Circumstance",
"Sun Ra"), on jurerait le groupe revenu à ses grandes
heures… Malheureusement, les belges croient encore être un
groupe de pop ennuyeux, et viennent plomber l'album avec un grand nombre
de chansons calmes sans grande inspiration ("The Real Sugar"
par exemple)… Quel dommage.
[mg]
••• Voir aussi : Girls Against Boys, Sonic Youth, Beatles, Beck
KYMA
"Les chants du Barillets"
(Chanmax rds)
Ces gars me rappellent Assassins en leur temps avec ce discours bien politique
et cette volonté de réunir les scènes underground
malgré des styles différents. Côté discours,
le groupe se rapproche d'une culture bien indépendante (D.I.Y.),
de moins en moins fréquente dans le rap, mais côté
musique, les gars balancent un hip-hop sombre et bien ficelé dans
la plus grande tradition du rap sérieux français. Je ne
vais pas m'étendre sur le sujet par manque de savoir en la matière,
mais les amateurs de La Rumeur et d'Assassin (avec une petite touche qui
me rappelle parfois le IAM du début) feraient bien d'y jeter une
oreille…
[mg]
••• Voir aussi : La Rumeur, Assassin, IAM
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