Originaire de Rennes, 13th Hole fait partie de ces groupes discrets, avançant à son rythme, sans stresse ni exubérance. Du coup, le public, tout comme les médias, ont tendance à les oublier… c’est assez logique. Pourtant, armé d’une nouvelle chanteuse d’origine italienne depuis leur précédent album (à côté duquel je suis lamentablement passé), le groupe possède de sacrés atouts dans son sac. Élevé aux sonorités de la scène indie noise US, le groupe nous livre un rock bruyant et mélodique, jouant autant sur les dissonances noisy, que les mélodies brutes d’un rock sale. Le mélange sent bon, même s’il manque un peu de tubes. Les ingrédients me touchent mais l’auditeur aura tendance à s’y perdre et à avoir du mal à retenir quelques refrains, malgré le style qui s’y prête idéalement. Le chant féminin s’ efforce à rapprocher le tout d’une scène féminine et bruyante qui plaît, menée de main de maître par des filles telles que PJ Harvey (principale référence venant à l’esprit), ou les trois oubliées de Babes In Toyland. Mais ne vous y trompez pas, l’ensemble n’arrondit pas les angles : noise et dureté rock sont bien au rendez-vous. Bref, encore une fois, 13th Hole nous livre un album digne de leur talent, avec une production adaptée aux radios (attention parfois à l’excès d’effets) et à un certain grand public (ouvert au rock dissonant), mais suffisamment de fougue pour nous plaire (superbe son saturé de guitare) ; malheureusement, si le groupe continue à être si discret et autant absent des scènes, le public risque à nouveau de passer à côté. Dommage.
(Album – limbo discs)