BD. La vie de François est triste et monotone. Elle se résume à ses visites au café Le Monico pour y boire une bière et aux livraisons qu’il effectue pour sa boîte, la blanchisserie Bianca. Dans cette grisaille ambiante, un seul rayon de soleil : c’est Maryvonne, la fille qui travaille au kiosque à journaux, où François valide chaque semaine depuis 5 ans son Lotto avec ses 5 mêmes numéros fétiches. S’il gagne le pactole, il lui achètera à elle et à sa fille Romy un bel appartement à la mer avec le chauffage central. Il lui a promis…
On n’a pas parlé de grisaille ambiante dans ce résumé par hasard…Le ciel est bas et il ne cesse de pleuvoir tout du long du récit. Et François, qui oublie constamment son parapluie, se prend averse sur averse. Une impression de tristesse ambiante (François est malheureux en amour et se tue au boulot sans qu’on accepte de lui donner ne serait-ce qu’une petite augmentation ; Maryvonne doit élever Romy seule…) encore renforcée par le trait au crayon très charbonneux, impeccable, de Mertens. Pourtant, la chance, pour une fois, va sourire à François ! A moins que la vie ne se joue de lui une fois de plus…
Un récit noir, davantage pour son humour que pour son intrigue même si l’on croise subrepticement des gangsters, et totalement désenchanté, qui nous cueille d’un uppercut sous le menton au moment où l’on s’y attend le moins. Victoire par KO de Mertens !
(Récit complet, 150 pages – Rue de Sèvres)