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1984 (Torregrossa/Derrien, d’après Orwell)

BD. Londres, 1984. Winston Smith est citoyen d’Océania. Il est bien sûr membre du Parti et travaille au ministère de la vérité, au département des archives. Il y est chargé, par Big Brother, le sauveur du pays, de réviser le passé pour qu’il concorde avec le présent. Il « corrige » donc les romans ou les journaux pour les réimprimer avant que les originaux ne soient détruits. Il fait son travail consciencieusement mais en son for intérieur il résiste contre ce régime qui veut empêcher les citoyens de penser et les priver, petit à petit, de toutes leurs libertés. Chez lui, il tient d’ailleurs un journal dans lequel il couche ses pensées subversives contre Big Brother, ce qui pourrait lui valoir d’être vaporisé si quelqu’un le trouvait…Un jour, une jeune fille lui glisse discrètement un mot doux dans la main pour lui donner rendez-vous…

Si vous voulez découvrir 1984 en BD vous allez avoir l’embarras du choix car en plus de cette adaptation signée Derrien et Torregrossa, 2 autres sorties étaient annoncées chez d’autres éditeurs, notamment une chez Sarbacane, avec un one shot signé Xavier Coste. Pourtant, on ne fête pas cette année l’anniversaire de la mort d’Orwell ou de la date de parution du roman. C’est donc a priori une simple coïncidence! Qui nous donne en tout cas l’opportunité de (re)découvrir l’œuvre mythique d’Orwell. Ecrite en 1948 (il a juste inversé les 2 derniers chiffres de l’année de son écriture pour trouver la date du futur dans lequel se passe son roman), l’auteur y imagine une société dystopique à la tête de laquelle se trouve Big Brother qui a mis en place un régime totalitaire basé sur la surveillance de la population, le contrôle de la pensée, une propagande constante et une censure omniprésente. Une société dans laquelle les citoyens n’ont aucune liberté et ne peuvent que remplir la tâche que leur a assigné le régime. Une vision très sombre du futur qu’Orwell avait avant tout imaginé pour mettre en garde contre les dangers du régime communiste soviétique de l’époque. Si 1984 n’a pas permis d’éviter les nombreuses victimes (qui se comptent par millions…) du régime Stalinien, il reste une formidable alerte, éclairée et salutaire, encore d’une grande actualité malheureusement, si l’on en juge par les présidents en place dans certains pays, lancée contre les penchants liberticides (surveillance, tentative de contrôle de la population, manipulation de l’information, neutralisation des opposants…) de certains gouvernants. Et une jolie ode à l’Amour, il ne faudrait pas l’oublier! Que Derrien et Torregrossa mettent ici en images de façon aussi fidèle qu’inspirée: la narration est fluide et le choix d’un noir et blanc juste rehaussé de gris ternes et moroses (parfois interrompu par des parenthèses colorées, les quelques moments de liberté que Winston et Julia arrivent à se créer…) pour mettre en images cette société triste car privée de liberté est parfait.

(Récit complet, 120 pages – Soleil)

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