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7 athlètes (Kris-Galic/Morancho)

Juin 1936. Francisco, un espagnol anarchiste exilé après une grève minière qui a mal tourné, a donné rendez-vous à ses copains du club d’athlétisme de Montreuil au café. Il veut leur proposer de participer aux olympiades populaires organisées chez lui, à Barcelone, pour contrer les jeux olympiques officiels qui vont avoir lieu à Berlin et qui vont servir la propagande nazie. Quelques jours plus tard, les 5 amis embarquent à bord d’un train qui les emmène en Espagne. Mais à peine installés dans leur hôtel, la guerre civile éclate et Francisco leur propose de prendre les armes avec la C.N.T. pour faire barrage aux fascistes. Il sont bientôt rejoints par un juif allemand en lutte contre Hitler et un irlandais de l’IRA…
Avec Kris et Galic aux commandes, cet avant dernier tome de la saison 3 de 7 prend une couleur politique pas vraiment surprenante quand on connaît les précédents récits des scénaristes (Jetez-vous sur Un homme est mort, dessiné par Davodeau et Notre mère la guerre, avec Maël aux crayons, si ce n’est pas le cas). Et bien agréable. 7 athlètes nous plongent donc dans les débuts de la guerre civile espagnole, juste après le putsch des généraux au Maroc et la défense républicaine qui s’organise pour tenter de faire barrage aux fascistes. Ouvriers, paysans mais aussi sportifs prennent les armes, notamment sous la bannière de la Confédération Nationale du Travail, pour résister.
Bien sûr, série grand public oblige, le binôme de scénaristes a ajouté quelques éléments spectaculaires à son récit (comme le côté sportif de la bataille menée par les 7 athlètes à San Isidoro) qui manquent clairement de vraisemblance et la lutte entre les 2 frères de lait est également assez prévisible mais Galic et Kris livrent globalement un bon récit (auquel les couleurs surannées de Montes apportent la touche de réalisme nécessaire) qui permettra peut-être à bon nombre de lecteurs de découvrir cette page sombre (même si en 64 pages la guerre n’est ici qu’effleurée) de l’histoire espagnole: la guerre et l’horreur qui surgissent soudainement dans le quotidien des gens (et des athlètes aussi…), les exactions perpétrées par l’armée de Franco ou l’appui des autorités religieuses au putsch…Mais aussi la formidable force internationale (les combattants venaient de partout, comme le rappellent judicieusement Kris et Galic, d’Italie, de France, d’Allemagne, d’Irlande…) qui se leva alors pour résister au fascisme qui menaçait de totalement gangrener l’Europe à l’époque et le célèbre No pasaran qu’il est important d’encore faire résonner.

(Récit complet – Delcourt)