ALBUM. Si vous avez écouté le single Evaporate, excellent d’ailleurs, vous avez compris que ce As The Moon Rests est vraiment dans la lignée de son prédécesseur, comme le suggère également l’artwork, dans l’esprit de Forever Blue, avec ses tonalités grises. Logique, me direz-vous concernant un second album (on n’oublie pas Songs From Isolation, album de reprises dépouillées, souvent piano/voix, composées à la maison lors de la période de confinement mais qui reste à part dans la discographie de la jeune femme) : le but est avant tout d’enfoncer le clou. Surtout, quand, comme A.A. Williams, on a trouvé sa voie. Pour cette nouvelle collection de 11 morceaux, l’américaine continue donc d’explorer son univers teinté de gothique et se charge, comme à son habitude, d’une grande partie des instruments (piano, voix, claviers, guitares). Elle a tout de même demandé à son mari Thomas de tenir la basse et s’est, surtout, cette fois entourée d’un ensemble de cordes, le Mayfield Ensemble, pour souligner les climax qu’offrent ses morceaux. Pour un résultat toujours aussi réussi. Plus lourd que son prédécesseur, As The Moon Rests nous fait une nouvelle fois naviguer en eaux troubles entre post-rock, métal et dark-folk, s’appuyant sur des guitares inspirées qui alternent riffs menaçants ou cristallins et, surtout, sur la voix d’A.A. Williams. Pénétrante et magnifique, elle touche en plein cœur la plupart du temps et transcende des morceaux déjà forts et marquants. Depuis ses débuts, A.A. Williams fait un sans-faute. Pas étonnant que les japonais de Mono (avec qui elle avait sorti un EP, Exit in Darkness, en 2019) l’aient emmenée avec eux pour assurer la première partie de leur tournée européenne !
(Bella Union)