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A LA RECHERCHE DE L’HOMME SAUVAGE (Bihel)

BD. Augustin a réalisé une sorte de rêve en devenant paléontologue et, surtout, en travaillant aux côtés du professeur Roch, directeur du labo de paléontologie du muséum d’histoire naturelle de Paris, que Judith, sa fiancée, lui avait présenté quelques années auparavant. Pourtant, cela ne lui suffit pas : Augustin est toujours hanté par cet « homme-ombre », qui lui apparaît en rêve, la nuit, depuis que son père est mort alors qu’il n’avait que 7 ans. Depuis qu’il est tombé sur un article parlant des missions d’un ethnologue russe, Igor Semechki, aux confins du Wikistan et de la Chine, sur les traces d’un homme relique descendant des Néandertaliens, il s’est mis en tête de partir lui aussi à sa recherche…

Pour son premier livre en auteur complet (habituellement, notre homme travaille avec des scénaristes), Bihel livre un récit mystérieux et envoutant. A La recherche de l’homme sauvage nous propose en effet de partir à l’aventure en Asie, dans le territoire de Tchatril, sur les traces du Yéti ! Car si Augustin a été marqué par ces créatures légendaires que l’on rencontre dans les bons feuilletons de la première partie du XXe siècle ou, avec un peu d’imagination, dans les muséums d’histoire naturelle, l’imaginaire de l’auteur a, quant à lui, été marqué par une bande dessinée : Tintin au Tibet. Une lecture qui l’a peut-être incité, plus tard, à devenir dessinateur…Et si A la recherche de l’homme sauvage nous parle de la part d’ombre que chaque homme porte en lui (et qui en empêche certains de pouvoir être heureux), le récit traite aussi des rêves qui sont en nous à l’enfance et que l’on poursuit, parfois, à l‘âge adulte.

Un beau récit, touchant (Augustin croit dur comme fer à l’existence de cet « homme-ombre »), à la narration alerte (plusieurs narrateurs se relaient pour raconter l’histoire d’Augustin), parfaitement maîtrisée et mise en images avec talent par Bihel. Son trait charbonneux et sa belle mise en couleurs, dans des tons souvent sépias, nous emportent sans coup férir dans son histoire, jalonnée de clins d’œil à Hergé (citons simplement le capitaine -c’est lui qui prend Augustin sous son aile quand il est un peu perdu au Wikistan- qui a la même gouaille et le même goût pour l’alcool qu’Haddock ou les policiers pakistanais, des jumeaux totalement identiques répondant aux doux noms de Dogar et Babar). Un roman graphique d’aventure à l’ancienne qui ravira les fans de Jules Verne !

(Récit complet, 128 pages – Delcourt)

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