BD. 2027. A des endroits différents du globe, 5 objets sacrés pour les grandes religions existantes (catholicisme, judaïsme, hindouisme, boudhisme, islam) sont retrouvés par hasard le même jour. Et dans chacun des cas, la découverte, que ce soit celle de l’épée de Zulfikar, le sceau de Salomon, l’arche d’alliance, le miroir de Yata ou le trident du Dieu Shiva, s’accompagne de phénomènes surnaturels étranges et d’atrocités…Plus tard, dans un futur post-apocalyptique, Ashkelon mène les siens à travers des montagnes arides vers la magnifique cité de Si-Naï où ils espèrent enfin trouver la paix. Mais alors qu’ils font halte au puits de Ta’oz pour y remplir leurs gourdes, ils sont attaqués par des écorcheurs qui tuent leur chef…
Ceux qui connaissent le travail de Christophe Bec ne seront pas dépaysés par ce premier tome d’Abaddon, sur lequel on retrouve son savoir-faire narratif typique. Australie, Japon, Angleterre, Jérusalem, Népal : le scénariste alterne ainsi de courtes scènes dans chacun de ces pays pour nous faire assister aux découvertes des objets et leurs conséquences tout en insérant des flashs dans un futur dystopique où l’on suit la quête de cette bande de migrants : Si-Naï, dont la légende dit pourtant qu’elle est inaccessible. Résultat garanti : si l’on a eu la bonne idée de ne pas lire le résumé en quatrième de couverture (qui est un peu bavard…), on met un certain temps (si Bec donne le détail des endroits où les scènes se passent, il n’y a, par contre, pas de dates!) à comprendre de quoi il retourne et mystère et curiosité s’emparent donc du lecteur pour ne plus le lâcher jusqu’à la fin de Si-Naï. Un premier tome qui lance parfaitement ce triptyque, d’autant que Carey fait le job aux crayons. Certes, son dessin réaliste est typique de ce genre de récit mais il est très en place et a, surtout, ce côté sombre (qui vient notamment de l’encrage, assez épais) et inquiétant dont a besoin l’histoire de Bec. Dont la suite est déjà attendue pour fin 2023 !
(Récit en 3 tomes de 64 pages – Soleil)