ALBUM. Avec un tel nom, je m’attendais à voir des mecs déguisés en pirates, jouant un punk romantique, comme leurs aïeux aux débuts des années 80… mais le clin d’œil semble heureusement s’arrêter à leur nom. Le groupe serait plutôt du genre touche à tout, difficile à catégoriser. La démarche me rappelle franchement celle de Beck à ses débuts. Adam and the Madams piochent dans toutes les tendances du rock indépendant, de l’indie-pop, au rock noisy, du psychédélisme au post-punk dansant… L’album débute sur un très beau “Caterpillar“, tout en douceur pop psychédélique, qui devrait plaire au plus grand nombre, avant de s’exciter avec un joyeux “Since You’re Gone” beaucoup plus noisy… Tout se mélange ici, quelques bouts de guitares là, un synthé bricolé dans le coin… un sursauts énervé, une envolée pop… on a l’impression de croiser 31Knots ou White Wine dans un couloir, tomber sur les Beastie Boys, se demander si ce n’était pas Beck là-bas qui discutait avec Fugazi, puis retrouver les frenchies de Gablé au bar qui vous jurent avoir vu Dirty Deep dans le studio d’enregistrement. Une vraie auberge espagnole… On se serait peut-être passer de quelques morceaux, mais sans se donner aucune limite, le groupe arrive à se faire plaisir et faire plaisir à l’auditeur. A l’instar de Beck, tous les styles passent dans leur moulinette bizarroïde pour donner un album foutraque mais étonnamment cohérent… tant mieux.
(bloody mary records)