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ADELE BLANC-SEC 10. Le Bébé des Buttes-Chaumont (Tardi)

BD. Non, vous ne rêvez pas : 15 ans après Le Labyrinthe infernal, Tardi sort un nouvel épisode d’Adèle Blanc-Sec. Si l’on en juge par la mini-postface placée au-dessus du mot fin (« Ainsi s’achèvent, pour toujours, les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec. Gare aux faussaires qui seraient tentés d’y donner suite !!! »), l’auteur tient visiblement, à 76 ans, à mettre de l’ordre dans ses récits. Et à assurer ses arrières artistiques. Avec un dixième tome qui clôt donc cette série. Et pour ce faire en beauté Tardi a tout simplement convoqué (comme l’annonce la couverture d’ailleurs…) tous les protagonistes, ou presque, des 9 premiers épisodes pour une large revue d’effectif. On croisera donc dans Le Bébé des Buttes-Chaumont le savant Boutardieu (enfin, son esprit…), Brindavoine, le commissaire Laumanne, Honoré Fiasco, les deux momies, Georgette Chevillard, le monstre des profondeurs, Régis et son acolyte, le docteur Francis et bien sûr Adèle en personne. Car Tardi fait ici se rejoindre tous les fils narratifs pour un final totalement délirant (les gens se transforment en vaches, victimes de l’épidémie bovine…), aussi bavard que d’habitude (l’un des charmes de la série est bien sûr ses dialogues truculents où l’argot parigot est roi ainsi que ses calembours, comme « En attendant Grosdeau »…) mais au scénario pas évident à suivre. Mieux vaut avoir les 9 précédents épisodes en tête avant de se lancer dans la lecture de Le Bébé des Buttes-Chaumont, vraiment pensé comme une conclusion. Complètement échevelé (ça part un peu dans tous les sens…), Le Bébé est malgré tout l’occasion de faire une dernière balade en compagnie d’Adèle (qui va chez le dentiste en taxi se faire arracher une carie) et des momies (qui se rendent à pied à l’institut de France pour un congrès de thanatopraxie) dans Paris ainsi que dans les différents épisodes de la série dont les couvertures et des extraits apparaissent ici ou là. Et, bien entendu, des banderilles que Tardi plante régulièrement. Contre la corruption (« Vous êtes un officier ministériel tellement véreux !!!Vous finirez ministre, ma p’tite puce »), les musées qui abritent des œuvres pillées à l’étranger (« Il serait grand temps que la France et les pillards du monde entier restituent les antiquités, volées dans le monde entier, qui garnissent les musées du monde entier ») et même la France (« Pais de mierda », s’écrie Melle Milagros à son sujet). Mais aussi pour défendre la cause animale (« J’aime pas qu’on fasse du mal aux animaux. Ni qu’on les mange »). Du Tardi pur jus !

(Série en 10 tomes, 64 pages pour ce tome 10 – Casterman)

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