Après Clinton Road, déjà paru chez Ankama en 2020, Vicenzo Balzano revient avec Adlivun, un roman graphique tout à fait dans la même lignée. Car on retrouve dans cette histoire de marins partis, en 1847, à bord du Mary Céleste (la marine royale promettait 10 000 shillings à ceux qui retrouveraient les membres des 2 équipages…), à la recherche de 2 navires, L’Erebus et le Terror, ayant levé l’ancre en quête du fameux « passage du Nord-ouest » sensé relier l’océan pacifique et l’océan atlantique par l’Arctique et portés disparus depuis plus d’un an, la même ambiance fantastique qui prend ici racine dans les légendes Inuites. Tapilaks (de grands totems faits de peaux et d’os d’animaux pour protéger des esprits malins et des envahisseurs), Ilisiituk (des chamans dotés de grands pouvoirs magiques) et Adlivun (le lieu de passage pour les esprits des défunts) sont donc an rendez-vous de ce récit teinté de mystère et de magie. Une nouvelle fois porté par le travail graphique de toute beauté de Balzano. Un trait fin, direct et spontané à l’encre rehaussé d’aquarelles et de lavis qui met à merveille en exergue les aspects inquiétants et menaçants du récit qui peut, par ailleurs, également compter sur un découpage inventif et inspiré. La conclusion laissera peut-être certains lecteurs perplexes mais Adlivun reste une belle réussite malgré tout. Un auteur résolument à suivre !
(Récit complet, 168 pages – Ankama)