Aedi nous vient d’Italie. Et sur les premiers titres de ce “Ha Ta Ka Pa”, on a l’impression d’avoir fait l’erreur de se laisser aller à ce croosover baroque mélangeant l’exubérance de sa chanteuse, et la furie de sa musique. Serait-on en face d’un monstre mélangeant l’humeur de Cocteau Twins et la folie de Kate Bush, le tout en version japonaise ? Effrayant n’est-ce pas ? Malheureusement, il y a bien de cela. Il faut dire que la chanteuse en fait des tonnes, et risque de faire peur à bon nombre, mais certaines guitares, et le radicalisme de la démarche me pousse à continuer. Le nom d’Alexander Hacke (Einsturzende Neubauten) à la production doit aussi y être pour quelque chose. Heureusement, la suite se calme pour un rock habité et plus posé, moins grandiloquent (à quelques exceptions prêtes), et touchant parfois assez juste (le majestueux “Yaca”). La chanteuse frôle régulièrement le lynchage en place publique (ne pas être allergique à Kate Bush n’est pas chose facile), d’autant plus que le résultat est bien plus fort quand le chant redevient plus simple. Les musiciens ayant bien plus à offrir qu’un vague support à un chant baroque. Ce sont d’ailleurs eux qui apportent souvent les meilleurs moment de ce disque. Bref, un album complexe, riche autant qu’agaçant, passant du meilleur au pire sans prévenir, mais difficilement classable. Pour le reste, on se doutait bien qu’un album produit par un membre d’Einsturzende Neubauten ne pouvait pas être complètement mauvais.
(Album – Gusstaff rds)
Fohn
Yaca