BD. 2312. Le vaisseau commercial du capitaine Lexi Néel, qui fait route vers la Terre, vient de capter un message de détresse provenant de la planète Aiôn. Dans ce cas, le protocole prévoit le réveil du gradé par l’androïde chargé du bon fonctionnement des opérations pendant son hyper-sommeil pour qu’il puisse se rendre sur place. Arrivée dans la station scientifique, Néel pénètre dans le bureau du docteur Lorentz et a juste le temps de constater que celui-ci, seul habitant humain de la colonie scientifique, est mort depuis huit mois, quand Maxine, l’androïde de la station, déclenche un générateur…Quand Lexi revient à elle, elle tombe sur le docteur Lorentz, bien vivant, en train de lui préparer à manger…Elle vient tout simplement de faire un saut de 16 ans en arrière dans le temps…
Vous ne connaissez probablement pas Ludovic Rio mais si Dargaud a décidé de sortir le premier récit de 132 pages de cet illustre inconnu (qui ne devrait pas le rester très longtemps…), c’est qu’il a décelé un vrai talent chez cet ancien étudiant de l’EESI, l’école supérieure de l’image d’Angoulême, et que le risque pris avec Aiôn était mesuré ! Et il suffit de lire quelques pages du récit pour en avoir confirmation. Dessin superbe (le trait, d’une grande perfection, est rehaussé des couleurs très inspirées de Christian Lerolle), narration maîtrisée et, surtout, scénario original, habile et surprenant : Aiôn possède tous les ingrédients nécessaires à une très bonne histoire de science-fiction qui joue, vous l’avez compris, avec les règles de la physique et de l’espace temps mais dont on ne peut pas trop parler sous peine de trahir les subtilités de la mécanique narrative qui aborde les thèmes de l’Intelligence artificielle, de l’expérimentation et de la responsabilité scientifique. Ambitieux sans être complexe, formellement impressionnant, Aiôn est vraiment une très belle découverte.
(Récit complet, 132 pages – Dargaud)