BD. Eté 1962. Nagisa arrive sur Hegura. Une île à part, qui semble avoir ses propres règles et coutumes. Car ici vivent les Ama, des femmes au caractère bien trempé qui plongent nues en apnée pour pêcher des ormeaux. Isoé, la tante de Nagisa, est l’une d’elles. Sa sœur, qu’elle n’a pas revue depuis 20 ans (elle est partie à vivre à Tokyo avec son mari), lui a demandé d’accueillir sa fille et de lui apprendre à devenir une Ama….Un dépaysement total pour la jeune Nagisa qui débarque de la capitale!
Sous-titré Le souffle des femmes, Ama est clairement un récit féministe (écrit par un homme, Franck Manguin, il faut le souligner) puisqu’il nous donne à voir le combat que Nagisa doit mener pour trouver sa voie, celle du bonheur et de la liberté, dans un Japon très traditionaliste et patriarcal (ce n’est, bien sûr, pas un hasard si sa mère envoie Nagisa sur cette île mais chut…). Et si les premiers mois sur Hegura sont difficiles (les Ama sont assez bourrues et ne laissent pas le droit à l’erreur), Nagisa parvient rapidement à apprendre le métier et s’habitue aux gens, affirmant même son caractère (elle était plutôt timide an arrivant) au passage. Mais elle se rendra néanmoins compte que derrière la liberté et le pouvoir dont les Ama semblent jouir sur Hegura (toute l’économie de l’île dépend d’elles), le poids des conventions et des traditions pèsent, ici aussi, sur les épaules de ces femmes…
Un récit plaisant qui repose avant tout sur une belle idée : nous faire découvrir cette communauté méconnue et singulière des Ama pour sensibiliser le lecteur au nécessaire combat féministe. Le dessin de Cécile Becq (un trait fin et élégant rehaussé d’aplats de bleus et de noirs appliqués par informatique) est en effet agréable et la narration, même si la conclusion est peut-être un peu abrupte, est fluide et maîtrisée. A découvrir !
(Récit complet, 112 pages – Sarbacane)