COMICS. Scott Snyder n’en pouvait plus de cette mode des vampires romantiques pour midinettes à la Twilight. Non, ce dont il avait envie, lui, c’était revenir à l’origine du genre et à des êtres bien flippants qui se transforment en monstres sanguinaires quand il leur faut de la chair fraîche…Alors il a imaginé, avec Rafael Albuquerque, un rebelle, Skinny Sweet, qui se fait mordre par des vampires de la vieille Europe venus s’enrichir grâce aux ressources du nouveau monde. Un concept brillant puisqu’il lui permet de faire traverser l’Histoire américaine à ce vampire d’un genre nouveau : lui ne craint pas la lumière du jour…Lui et Albuquerque se chargent, bien sûr, des épisodes phares, notamment lorsque la série évoque les débuts de Hollywood ou les guerres entre autochtones et armée confédérée mais beaucoup de scénaristes (citons Jeff Lemire, Steve Orlando ou Marguerite Bennett) et de dessinateurs (Declan Shalvey, Richard Isanove ou Danijel Zezelj, pour ne citer que ceux qui nous ont ici épatés) font aussi leur apparition, en guest stars, le temps d’un épisode. Dont Stephen King ! A qui Snyder avait présenté son projet et avait demandé de trouver un slogan pour le promouvoir. Le célèbre romancier, enthousiasmé, lui a carrément proposer de lui écrire les origines (cela devait être un épisode, finalement il en a réalisé l’intégralité) de Skinny Sweet. Et donc de se mettre à la bande dessinée pour l’occasion !
Une série que DC Comics, et Urban Comics pour la France, ont décidé de sortir en intégrale de plusieurs volumes qui proposeront, à chaque fois, énormément de bonus, dont certains valent clairement leur pesant d’or : des recherches graphiques d’Albuquerque, les couvertures des épisodes (parus bien entendu sous forme de magazines aux US) américains, des hommages d’autres dessinateurs mais surtout les scénarios complets de 2 épisodes signés King et Snyder avec, pour chaque page de script, le story-board qui l’accompagne et la page définitive dessinée à côté ! Hyper intéressant ! Bref, si vous êtes mordus du genre horrifique (les épisodes finissent quand même souvent par des têtes coupées ou des pieux plantés en plein cœur), vous devriez trouver sans mal votre compte dans cette resucée d’histoires de vampires à la sauce Comics, très rythmée et avec un côté critique (les vampires sont des banquiers ou des producteurs d’Hollywood qui profitent de leur pouvoir pour abuser de jeunes filles naïves débarquées de leur campagne…) bien plaisant !
(Intégrale en plusieurs volumes, 448 pages pour ce volume 1 – Urban Comics)