MONOGRAPHIE. Les éditions Daniel Maghen savent y faire pour régaler les amateurs de bande dessinée ! Après les portraits de Gibrat et Rochette, elles proposent en effet, cette fois, une monographie consacrée à Ana Mirallès. Grand format, pagination généreuse (176 pages), belle qualité de reproduction, papier épais : l’éditeur a une fois de plus mis les petits plats dans les grands pour mettre en valeur le travail et la trajectoire de cette figure importante du neuvième art. Le fond n’est pas en reste puisqu’on a confié le soin à François Landon, ancien journaliste au Monde, de rédiger les textes introduisant chacun des 7 chapitres. Et pour couronner le tout, le livre s’ouvre sur les préfaces de Guarnido (ami et admirateur du travail de Mirallès) et Jean Dufaux (avec qui Mirallès a travaillé pendant 15 ans pour Djinn, sa série phare, qui compte 13 tomes ainsi que 3 hors-séries) et, surtout, une longue interview de la dessinatrice espagnole dans laquelle elle se confie sur ses influences, ses débuts (difficiles), sa relation, professionnelle et amoureuse, avec Emilio Ruiz, sa façon d’aborder le dessin, l’importance du travail de documentation ou encore son rapport à l’aquarelle, technique dont elle est passée maîtresse. Bref, c’est l’écrin idéal pour se plonger ou découvrir le travail d’Ana Mirallès avec les très nombreux dessins (finalisés ou restés à l’état de crayonnés) et planches extraites de ses BD que comprend le livre. Des femmes, des femmes, encore des femmes. Souvent dénudées.
Bien sûr le livre s’adresse avant tout aux fans de l’espagnole qui pourront ici découvrir l’auteur de Djinn de façon plus intime. Mais pas que. Les amoureux du beau dessin, à l’instar du rédacteur de ce papier, y trouveront aussi clairement leur compte. Difficile, en effet, de résister à la douce sensualité des dessins de Mirallès et à ses magnifiques aquarelles, d’une précision assez incroyable. Tatouages, travail sur la lumière, voiles, tapis, décors : Mirallès a un sens du détail qui frise la perfection. Un très beau livre !
(Monographie, 176 pages – Editions Daniel Maghen)