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APARTHOTEL DELUXE (Brenes)

BD. On avait beaucoup aimé Bons baisers de Limon, récit paru chez Casterman en 2021 qui nous avait permis de découvrir ce jeune auteur costaricain. Après avoir sorti Touristes à La Havane chez Steinkis, Edo Brenes revient avec Aparthotel deluxe chez un autre éditeur indépendant, La Boîte à bulles. Un récit choral qui confirme son talent. Aparthotel deluxe est en fait le nom de l’immeuble où le fils de Monsieur B. réside pour quelques jours. Le temps de trier et de ranger l’appartement de son père qui vient de mourir. Peut-être découvrira-t-il, du coup, qui était Tina, une voisine dont son père lui parlait de temps à autres mais qu’il ne lui avait jamais présentée…Par la force des choses, lors de ses allers et venues, il croise aussi ses autres occupants : le concierge, bien sûr, qui l’aide dans ces moments difficiles et dont la femme part tous les week-ends, officiellement pour aller voir sa mère mais surtout, en vérité, parce qu’elle a besoin d’avoir du temps pour elle… ; Diana, qui va draguer au café du coin avant de ramener ses « proies » chez elle ; le couple qui vient d’avoir un enfant et qui parle de l’éducation très catholique (il fallait rester vierge pour son mariage et la masturbation était interdite…) que la récente maman a reçu ou encore cet homme qui aime s’habiller en femme et se fait insulter pour cela dans la rue…Des personnages qui vivent côte à côté, se croisent, sans vraiment se connaître…Comment pourrait-il en être autrement dans cette société costaricaine encore très imprégnée par la religion catholique et qui a du mal à entrer pleinement dans la modernité, ce qui oblige chacun à cacher ses désirs et ce qu’il est vraiment…mais que le lecteur va, bien entendu, découvrir progressivement…

Ce procédé narratif du récit choral n’est pas nouveau mais s’avère ici très efficace. Il permet en effet à Brenes de brosser un portrait grinçant de la société costaricaine, empêtrée dans le non-dit et l’hypocrisie, pas vraiment prête à affronter les désirs de libération sexuelle et la remise en cause de la notion de genre de sa jeunesse. Un récit vivant et humaniste qui sonne juste.

(Récit complet, 144 pages – La Boîte à bulles)

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