BD. La guerre avec les Moissonneurs a pris fin il y a 10 ans mais la majeure partie de la population des planètes du Conglomérat Galactique Unifié a été décimée. La disparition des machines a laissé la place à un monde dévasté, renvoyé à une ère sans technologie où la magie a refait son apparition en la personne de Mère, une sorcière malfaisante et sans pitié qui règne avec brutalité. Sur Sampson, planète où l’on trouvait auparavant le centre militaire du Conglomérat, Mila et son père Andy ont refusé de se soumettre à la sorcière et de rejoindre les Sauvés et tentent, tant bien que mal, de rester libres en vivant à l’écart des contrôles. Mais le retour de Bandit, le chien robot d’Andy, va bientôt attirer l’attention de la Milice et de ses Vamps…
On a déjà maintes fois encensé le travail d’auteur plus intimiste, souvent poignant, de Jeff Lemire, sorti en France chez Futuropolis (les excellents Essex County, Jack Joseph soudeur sous-marin ou Winter Road) mais on n’avait pas encore eu l’occasion de parler de ses scénarios typés comics. L’erreur est maintenant réparée grâce à Ascender, dont le premier tome (qui regroupe les 5 premiers numéros parus aux Etats-Unis) sort chez Urban Comics. Et la suite de Descender est tout simplement géniale, comme tout ce à quoi touche Lemire. Bien sûr, le canadien nous rejoue une nouvelle fois le combat entre le bien et le mal mais à sa façon si personnelle, en créant un univers fort et évocateur avec des personnages (et quelques créatures aussi…) marquants, que ce soit cette « Mére », sorte de Dark Vador au féminin ou Mila, obligée de grandir vite à cause de ce qu’elle vit et en proposant, comme d’habitude, une narration captivante, mêlant moments forts et flash backs dans le passé proche de Mila et Andy pour expliquer leur situation actuelle et alternant scènes sur la planète Sampson et séquences avec la sorcière ailleurs dans la galaxie. Et comme Lemire a eu la bonne idée de confier une nouvelle fois (c’est déjà lui qui a œuvré sur Descender) les crayons au talentueux Dustin Nguyen (qui livre un travail graphique somptueux, mélange très personnel de trait spontané et intuitif et d’aquarelles superbes), ce tome d’ouverture (au prix, 10 euros, plus que sympa) est des plus réjouissant. A ne pas manquer !
(Série, 136 pages pour ce tome 1 – Urban Comics)