Alors qu’à la télé on vient d’annoncer la mort du doyen de l’humanité, Yéyé Papadouh, un béninois de 149 ans, les membres de l’association Poiscaille sont sur le qui-vive : Matelot revient de sa baignade quotidienne (on est au Havre) et tout est en place pour lui faire une surprise. Car c’est aujourd’hui son anniversaire. Mais quel âge a-t-il exactement ce Matelot, mi-homme mi-poisson ? Personne ne le sait exactement car il est arrivé ici avant tout le monde. En tout cas, Matelot va avoir de nouveaux voisins. Un couple avec une fille est en effet en train d’emménager juste à côté. Et quand Matelot entend le prénom de la jeune adolescente, Sonia, son cœur se met subitement à battre plus fort…
Quand on ouvre un livre de Kokor on sait que l’on part pour un voyage plein de fantaisie et de surprises. Au-delà des mers ne déroge pas à la règle. Cette fois, l’auteur se propose de raconter l’histoire de l’Homme (rien que ça !) de l’origine des espèces à nos jours, en accéléré, bien sûr, et à sa façon, poétique et surréaliste. Avec la rencontre de Matelot et Sonia, Kokor se demande en fait, amusé, comment on a pu passer (bon, cela s’est fait sur des millions d’années, hein !) d’un poisson qui a un jour décidé, il y a bien longtemps, de sortir de l’eau pour connaître autre chose que son environnement habituel et qui allait plus tard devenir l’Homme aux adolescents en crise que l’on connaît maintenant, qui tirent quasiment tout le temps la gueule et ne peuvent rien faire sans leur portable…
Une ode à la vie étonnante et sympa comme tout, dessinée d’un trait tendre et délicat, même si Au-delà des mers enthousiasme tout de même moins que son prédécesseur qui avait ce petit supplément d’âme (forcément…) qui fait toute la différence.
(Roman graphique – Futuropolis)