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AU REVOIR LA-HAUT (De Metter, d’après Lemaitre)

BD. A l’heure où son adaptation de Miroir de nos peines, dernier volet de la trilogie Les Enfants du désastre de Lemaitre, sort tout juste de l’imprimeur, Rue de Sèvres sort une édition spéciale, avec couverture inédite et préface de Torreton, d’Au-revoir là-haut, le premier volet, pour fêter ses 10 ans. L’occasion de relire le début de cette trilogie forte et intense signée De Metter. Où la guerre occupe le centre de la scène. Son absurdité et sa barbarie d’abord, quand Péricourt sauve la vie de Maillard en le sortant d’un trou d’obus où il s’était retrouvé enterré (son supérieur, le lieutenant Pradelle, l’y avait poussé après qu’il ait réalisé que c’est le lieutenant qui avait tiré dans le dos des 2 soldats qu’il avait envoyés en éclaireur du côté des boches pour motiver ses troupes à attaquer) avant de se faire défigurer par une balle reçue en pleine mâchoire. Sa paix amère ensuite, avec des soldats qui trainent leur spleen et, souvent, leurs déboires financiers, leur pension de guerre arrivant souvent avec retard ; des gueules cassées pour qui le retour à la vie normale est quasiment impossible ou encore des entrepreneurs véreux (dont Pradelle fait, bien entendu, partie…) qui profitent de la détresse et de la désorganisation générale pour se faire de l’argent sur le dos des poilus morts au combat. Difficile dans ces conditions de reprocher à Péricourt et Maillard de monter une combine pour oublier leurs problèmes et mettre tout cela derrière eux…

Une période terrible, dominée par la violence infligée par les couches sociales aisées aux autres, que ce soit au front ou dans le civil, et par les hommes aux femmes, que De Metter met, une nouvelle fois, en images avec talent. Inspiré, l’auteur livre ici une version à l’os du roman de Lemaitre, qui met en exergue l’essence de l’intrigue : sa critique virulente de la guerre et ses responsables, les injustices d’un système social et économique dominé par le patriarcat et cette amitié, belle et émouvante, qui lie Maillard et Péricourt, sans oublier la petite Louise. Une grande adaptation dont la réédition nous permet de patienter jusqu’à la sortie de Miroir de nos peines, prévue pour ce mois de novembre !

(Récit complet, 172 pages – Rue de Sèvres)

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