ALBUM. Autobahn est le titre de l’un des albums des allemands de Kraftwerk mais si le groupe de Leeds utilise bien de l’électronique sur ses morceaux, ce n’est pas vraiment dans cette direction musicale qu’il faut regarder… Non, après Dissemble et The Moral Crossing, ce troisième album des anglais enfonce clairement un clou post-punk. Avec, sur Ecstasy Of Ruin, un changement notable : les boîtes à rythmes ont remplacé le batteur qui a décidé de quitter le groupe. Un choix on ne peut plus logique tant les boîtes apportent encore plus de froideur à une musique déjà sombre. D’ailleurs les 3 premiers morceaux d’Ecstasy Of Ruin vont mettre tout le monde d’accord ! Rythmique motorik, synthés qui grondent, guitares qui grincent, chant désabusé (on pense régulièrement à Ian Curtis…) avec une bonne dose de reverb : Post-history et Silver, surtout, excellents, font figure de tubes indés en puissance. La suite est toute aussi enthousiasmante (Ecstasy Of Ruin, direct, le meilleur morceau de l’album ? ou l‘inquiétant et vindicatif Breather sont eux aussi très inspirés) même si le groupe, histoire de faire baisser la tension momentanément (Ecstasy Of Ruin, volontiers dissonant, n’est pas vraiment pensé pour caresser dans le sens du poil), propose bien sûr des morceaux un peu différents, comme Cylinder, plus dépouillé et ambient, qui fait figure d’interlude (il est d’ailleurs placé pile au milieu de l’album), Tension, mélancolique avec ses synthés un brin anachroniques sur la deuxième partie du titre, qui peut faire penser à Fews ou encore Vanity et son ambiance résolument cold. Bref, un album très réussi. Que le groupe reviendra (ils avaient assuré quelques dates au printemps) défendre sur scène sur le continent à l’automne !
(Tough Love records)