BD. Un jeune homme reçoit tour à tour un chat, un chien, un hamster et un perroquet chez lui. Il est là pour écouter leurs doléances (l’un se plaint que son maître l’humiliait, l’autre explique qu’il avait juste besoin de calme et de tranquillité…) et préparer leur départ. Car s’ils sont là c’est qu’ils ont décidé de quitter leurs foyers respectifs pour entreprendre ce voyage…
Les romans graphiques peuvent être des récits fleuve. Avant de partir est au contraire court, 64 pages, mais cela lui suffit amplement pour faire passer des émotions et toucher. Il est court et peu bavard également, se contentant de dire l’essentiel. Car finalement à quoi bon parler ? Ces animaux tentent bien de justifier leur départ mais leurs arguments, maladroits et dérisoires, ne parviennent pas à convaincre. L’important est de toutes façons ailleurs. Ils ont décidé de partir et peu importent les raisons, c’est de toutes façons inéluctable et leurs maîtres devront l’accepter…
A l’image du trait au crayon délicat de Ja-Seon Gu et de ses couleurs douces, Jung et elle racontent cette histoire avec beaucoup de subtilité et de sensibilité. Une histoire sommes toutes simples (elle peut d’ailleurs s’adresser aux grands comme aux petits, chacun pouvant y voir les choses différemment, notamment dans ce que ce voyage -métaphore très ouverte- représente) -elle nous parle de séparation et de la vie qui doit continuer malgré tout- mais qui parvient, en jouant la carte de la sobriété, à toucher. Un joli récit, doux amer et singulier, typiquement asiatique (les 2 auteures sont coréennes) dans sa façon de faire. Seul petit bémol : Avant de partir se lit, du coup, très vite.
(Récit complet, 64 pages – Sarbacane)