BD. Yôsuke Mikura est un célèbre écrivain japonais. Un jour qu’il se promène dans le quartier de la gare de Shinjuku, il tombe sur une jeune fille recroquevillée dans un coin. Elle est sale et soûle et semble vivre dans la rue. Pourtant quelque chose en elle l’attire. Et il décide de l’accueillir chez lui. Où elle ne fait que boire et lui attirer des ennuis. Mikura la chasse plusieurs fois mais quand elle revient après plusieurs jours, il la reprend à chaque fois, sans vraiment savoir pourquoi…
Les éditions Delcourt continuent de rééditer les œuvres les plus marquantes de Tezuka dans une prestigieuse collection qui comprendra, au final, 9 récits. Après Ayako et L’histoire des 3 Adolf, c’est en effet au tour de l’intégrale de Barbara (et du premier tome de La vie de Bouddha) de reparaître. Un récit étonnant que Tezuka a beaucoup fait évoluer, selon ses envies et la réaction des lecteurs, au fur et à mesure qu’il était publié dans Big Comic entre juillet 1973 et mai 1974. A travers l’étrange histoire qui se noue entre Mikura et Barbara (sa Muse, en fait), le mangaka nous parle en fait ici de la vie d’artiste : des mystères de la création, de l’inspiration, qui peut disparaître un jour sans crier gare, du succès et des effets négatifs qu’il peut avoir (un auteur peut se laisser aller à la facilité pour continuer à rester populaire…). Mais il le fait en prenant des chemins imprévisibles. En faisant, par exemple, de Barbara une sorcière qui aide (sans qu’il le voit) Mikura tant qu’elle a besoin de lui, avant de le quitter et de l’abandonner à son triste sort. Ou en faisant de Mikura un pantin complètement manipulé par des forces occultes qui le dépassent…A moins que tout cela ne soit que le fruit de l’imagination du romancier. Car, après tout, la frontière entre génie et folie est parfois mince…C’est en tout cas ce que Tezuka semble dire dans ce récit étonnant aux multiples rebondissements (une habitude chez l’auteur japonais). Une lecture que l’ennui ne guéte pas !
(Intégrale, 448 pages – Delcourt/Tonkam)