ALBUM. Pour les moins de vingt ans, Basement ne doit pas évoquer grand-chose, mais pour ceux qui ont connu les heureuses années 90, et leur fléau noise, le retour des Libournais ne peut laisser insensible. Basement possèdent le bon goût de cette période ; ils semblent connaître l’histoire de labels comme Touch’n’Go, Amphetamine Reptile ou Dischord sur le bout des doigts. Et si le quatuor devait difficilement supporter une place d’outsider remarqué à l’époque, je peux vous certifier que ce « Evertyhing gets distorted » replace les choses à leur place. Basement assurent et montre aujourd’hui la voie, tout en continuant à opérer dans un style qu’ils affectionnent depuis plus de 10 ans. Derrière une pochette qui rappelle certaines productions Dischord, le groupe livre un album digne des grands. Les guitares sont superbes. Qu’elles évoluent dans des sphères noisy, des rythmiques complexes ou des arpèges angoissants, elles apportent une dimension impressionnante au disque. Côté rythmique, on joue serré, sans faux pas, en sachant lâcher les chevaux quand il le faut… Technique sans en faire trop, bruyant sans se perdre. Le duo basse-batterie impose un style puissant et carré qui tient les morceaux. Et la production de Nicolas Dick (Kill The Thrill), même si assez froide, colle parfaitement aux ambiances, rendant l’ensemble assez énorme. Le seul bémol, lié au style, est cette fibre mélodique qui fait que Libourne restera en France, et ne viendra malheureusement pas se coller en banlieue de Chicago ! Mais peu importe, Basement vient de nous livrer ici l’un de ses plus beaux coups et nous en profitons !
(Album / interference)