COMICS. Depuis l’assassinat de ses parents, Bruce Wayne n’est que colère et rancœur. Dana lui a bien pris rendez-vous avec son psy Hugo Strange et Alfred, le majordome dévoué de la famille, a cru pouvoir le guérir en le guidant vers les livres et la connaissance mais rien n’y fait : Bruce ne peut pas, et ne veut pas, oublier ce qui est arrivé ! Surtout, il veut empêcher que cela se produise de nouveau. Mais pour cela il faut qu’il devienne le meilleur des justiciers. Le plus endurant et le plus fin connaisseur des techniques de combat. Alors il doit partir à la rencontre des meilleurs spécialistes dans leur domaine et apprendre d’eux…
Comment Bruce Wayne est-il devenu Batman ? Voilà ce que Zdarsky et Di Giandomenico se proposent de nous faire découvrir dans cette intégrale de The Knight. Une excellente idée sur le papier car si on sait désormais à peu près tout des combats que mène Batman et que l’on connaît aussi (des flash-backs nous y ramènent régulièrement…) le drame qui l’a touché lorsqu’il était enfant, il y a entre les deux un trou béant de quelques années, correspondant à peu de choses près à l’adolescence de Bruce, auquel les auteurs de Batman se sont rarement confrontés. Un trou que se propose donc de combler le duo Zdarsky/Di Giandomenico. En faisant faire un tour du monde, façon compagnons du devoir pour justiciers, des meilleurs experts dans des domaines aussi divers et variés que les arts martiaux, l’espionnage et la dissimulation, le tir à l’arc et aux armes à feu ou encore, et c’est la petite surprise de ce récit qui fait, le temps d’un chapitre, une petite virée du côté du fantastique, la magie…Qui emmènera Bruce en Corée du Sud, à Paris, Abu Dhabi ou encore à New-York. Des expériences qui lui permettront de passer inaperçu quand il le faut, de contrôler ses émotions et donc son rythme cardiaque en toutes circonstances, de neutraliser les guerriers les plus aguerris et même de survivre dans des conditions extrêmes tout en en apprenant aussi, bien entendu, davantage sur lui-même et ce qu’il veut accomplir : empêcher les criminels de nuire sans se mettre à leur niveau, et donc sans tuer !
Un récit initiatique qui aurait pu faire date mais qui s’avère, au final, assez convenu, les deux auteurs privilégiant clairement l’action à l’introspection. Du coup, The Knight ne nous livre pas de grandes révélations sur ce Batman en devenir. Mais le récit, qui peut compter sur le travail graphique agréable et efficace, quoiqu’assez classique pour du comics, de Carmine Di Giandomenico, reste divertissant malgré tout.
(Récit complet, 314 pages – Urban Comics)