Nestor Burma. L’envahissant cadavre
de la plaine Monceau
Malet/Moynot
casterman

Tout commence par un rendez-vous (manqué…) pour Burma. Qui découvre une domestique évanouie alors qu’il s’apprête à sonner à sa porte. Puis le cadavre d’une femme. Et celui de son mari, juste à côté, un pistolet à la main. Monsieur, ingénieur chez Dugat, semble avoir tué madame avant de se donner la mort. Crime passionnelle visiblement. L’affaire pourrait en rester là si notre détective privé n’apprenait un peu plus tard, presque par hasard, que le gaillard, inventeur à ses heures, avait plus d’un million (on parle là en anciens francs) sur son compte et une maîtresse qu’il entretenait. Et voilà que la maîtresse est kidnappée quasiment sous ses yeux. Burma décide de pousser l’enquête un peu plus loin…
“L’envahissant cadavre de la plaine Monceau” est déjà le troisième épisode de la série depuis que Moynot a pris le relais de Tardi. Relais est vraiment le mot tant l’auteur a su s’approprier l’univers de Malet tout en respectant ses codes. Son dessin a su se rapprocher de celui de son prédécesseur pour assurer une transition en douceur, le scénario propose comme à son habitude une intrigue à tiroirs pas piquée des hannetons et l’on retrouve un Burma fidèle à lui-même : pipe à la bouche, flegmatique, séducteur à ses heures, hédoniste et pas forcément pressé de découvrir le pot aux roses. Un “Burma” sans surprise donc mais dont on retrouve toujours le charme désuet -l’investigation à l’ancienne, les anciens francs et les 4-chevaux des années 60, le goût des personnages pour les palabres- avec plaisir.

[sullivan]

 

 

---