En ce vendredi soir de février, trois groupes se sont donnés rendez-vous du côté de Ménilmontant, dans cette petite salle en sous-sol du bar l’International. Des parisiens (Mary Bell), des rouennais (Secret Girls), et des londoniens (Beige Banquet).
Le temps de saluer les copains, de commander a boire et de faire la queue pour accéder à la salle (comme à Bercy), le set de Mary Bell est déjà bien entamé. Malheureusement le son désastreux qui sortait des enceintes dans le bar du haut, n’est pas meilleur devant la scène. C’est étonnamment la première fois que je vois Mary Bell sur scène, et si j’avais bien aimé leur dernier album, je dois avouer que j’ai du mal à m’y retrouver. Pourtant une grande partie du disque y passe. L’énergie est bien présente, l’ambiance à la déconne, mais encore une fois le son m’empêche de vraiment rentrer dans leur concert, et j’en suis le premier déçu. Un rendez-vous raté donc pour moi, à regret.
C’est ensuite Secret Girls qui enchaine. Pour le coup, je ne les connais pas du tout, ce sera la surprise de la soirée. On me dit que le groupe avait splitté et s’est reformé. Il me semble reconnaitre des membres de MNNQNS et de Kumusta… mais en dehors de ça j’arrive en terrain vierge. Première impression, le son est impeccable. Les rouennais m’embarquent assez rapidement. On sent que ça joue, et le mélange d’influences (bien qu’assez classiques) donne à leur musique une personnalité étonnante. En effet, le groupe utilise des codes noise rock (guitare), des basses parfois hard rock, des rythmiques (deux batteurs comme Thee Oh Sees) souvent krautrock, le tout poussé par une énergie bien puissante. Et pour ne rien gâcher, je me régale devant le bassiste sauteur qui me fait bien marrer. C’est pour moi la grosse surprise de la soirée. Pourtant ça ne correspond pas à ce que j’écoute en ce moment, mais en live c’était parfait. Très bonne découverte.
Puis c’est enfin au tour de Beige Banquet, ce groupe dont je vous avais présenté un titre dans le Bar.Rage. A l’origine projet solo du guitariste-chanteur, devenu groupe pour les concerts. 5 personnes sur la petite scène de l’International, les pauvres se retrouvent bien serrés. Les deux guitaristes encerclent un bassiste qui se plantera devant, au centre, pour ne plus en bouger. Au fond de la scène, le batteur. Et entre le batteur et les guitaristes/bassiste, le gars qui s’occupe du mini-synthé, et des percussions. En face, pas mal de monde venu découvrir ces anglais dont on dit le plus grand bien. Leur post-punk est plus chaleureux dans cette configuration, moins angulaire qu’à l’époque solo. D’ailleurs de les voir torses nus, lunettes de soleil et cheveux longs (pour le chanteur), nous entrainerait plus vers les plages de Miami que dans les bas-fonds de Londres. C’est d’ailleurs un peu un mix entre les deux que nous proposent les anglais ce soir, et le public prend son pied. De mon côté je crois que je regrette un peu la formule solo, plus minimaliste, et plus angulaire, qui m’avait attiré à l’époque. Mais peu importe, c’est un plaisir de pouvoir les découvrir sur scène malgré tout, et même si je ne partage pas complètement l’emballement général, je passe un excellent moment. Merci Beige Banquet.
(Merci à JY La Menace pour les photos)