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BLANC AUTOUR (Lupano/Fert)

BD. 1832, à Canterbury, Connecticut. Prudence Crandall dirige une école où une vingtaine de jeunes filles sont inscrites. Un jour, elle décide d’ouvrir son enseignement aux élèves noires, ce qui provoque le courroux des notables de la ville. Mais la jeune femme persiste et signe en réservant, quelques mois plus tard, l’accès à son école aux jeunes filles afro-américaines uniquement. Une décision qui va entraîner une vague d’hostilités et de violence inouïe à l’encontre de l’enseignante blanche et de son école…

“L’Amérique blanche a peur de ses enfants”: ainsi se termine le résumé de présentation de Blanc autour sur la quatrième de couverture. Une phrase qui reste terriblement d’actualité, presque 200 ans plus tard, alors que le mouvement Black Lives Matter ne faiblit pas et que des suprémacistes blancs pro-Trump ont pénétré dans le Capitole il y a quelques jours pour empêcher l’élection de Joe Biden…Une actualité qui justifie, s’il le fallait, la nécessité pour des livres comme Blanc autour de sortir et d’exister. Encore et toujours. Pour continuer de rappeler que ce mouvement pour l’égalité entre les blancs et les noirs vient de loin, de très loin. Que beaucoup de personnes se sont battues, à leur niveau, y laissant parfois la vie, pour faire avancer la justice sociale et changer les mentalités. C’est le cas de cette enseignante, Prudence Crandall, qui a réellement existé (l’histoire est inspirée de faits réels), dont le courage et l’abnégation inspirèrent ses élèves et leurs descendants, beaucoup d’entre elles/eux devenant ensuite également enseignants et/ou activistes abolitionnistes (l’histoire se passe trente ans avant que l’esclavage ne soit interdit par la constitution). Un combat parfaitement mis en exergue par le duo Lupano/Fert, que l’on retrouve en fait puisqu’ils avaient déjà réalisé Quand le cirque est venu (que nous n’avons pas lu…) ensemble en 2017. Et visiblement, les 2 hommes sont sur la même longueur d’onde artistique, Stéphane Fert (dont on avait déjà beaucoup aimé Peau de Mille Bêtes et son superbe travail graphique) mettant en images le scénario parfait de Lupano (qui souligne notamment avec efficacité l’incroyable hypocrisie des notables blancs qui se disent progressistes -on est quand même dans un état du nord des Etats-Unis où l’esclavage a déjà été aboli…- tant que leur ville n’est pas directement concernée par les demandes de liberté des Afro-américains….) avec verve et beaucoup de personnalité. Un grand livre historique, et politique!, qui nous appelle à continuer le combat pour la justice et l’égalité car les forces réactionnaires sont prêtes à resurgir à tout instant si l’on baisse la garde…

(Récit complet, 144 pages – Delcourt)

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