ALBUM. Troisième album des anglais de Blacklisters, et dès le premier morceau (“Sport Drinks“), nous savons que l’âge n’a aucun effet sur leur énervement. Baston et guitare aiguisée au programme. Leur noise est toujours aussi violente et agressive. L’influence de Jesus Lizard se fait légèrement plus discrète qu’autrefois, sauf sur l’excellent “Fantastic Man” où on croirait entendre le groupe américain. Mais, souvent, leur volonté d’en découdre prend le dessus et le rythme devient plus rapide. Les mecs sont clairement branchés sur le 220V. A peine le temps de souffler sur un break que les coups repartent de plus bel (“Le Basement“). L’écoute de ce nouvel album est encore une fois assez épuisante, mais on sait pourquoi on y retourne. Comme avec Pissed Jeans, les anglais sont là pour vous en mettre plein la gueule, pas pour jouer les experts en mathématique (malgré la finesse de certains plans). On sent que le groupe ne vous lâchera pas, que leur agressivité est destructrice. Et même si la face B avec “Sleeves“, “I Can Read My Own Mind” ou “Mambo N°5” se veut plus posée, et plus vicieuse (ce qui leur va plutôt bien), c’est toujours cette envie d’en découdre qui ressort. Ne vous attendez pas à ce que les gars de Leeds vous prennent dans le sens du poil. Un album intense, toujours aussi exigeant pour l’auditeur, mais d’une efficacité redoutable.
(9 titres / A Tant Rêver du Roi – Buzzhowl)