BD. Lune, 2101. 3000 ouvriers travaillent dans l’exploitation minière M-Mining 03. Les conditions de vie y sont particulièrement pénibles. Le taux de mortalité élevé. La solde substantielle ne compense pas vraiment les risques que les ouvriers doivent prendre. Une nuit, Benjamin, le shérif, est réveillé en urgence : on a retrouvé un corps mutilé, crucifié façon Jésus Christ, sur un site de forage. Un mec a priori sans histoires. Mais dont les analyses sanguines faites par le labo révèlent quelque chose d’étrange : son corps présente des signes de mutation…
Le Label 619 a beau avoir quitté Ankama pour Rue de Sèvres, il n’a cependant pas perdu ses bonnes habitudes : seulement une poignée de sorties par an mais à l’édition particulièrement soignée. C’est bien sûr le cas de ce Blood Moon. Un polar horrifique signé Bones dont la singularité est bien sûr de se passer sur la Lune : sa pénombre constante, les installations froides de l’exploitation et le Moonraker, boîte de nuit où les ouvriers viennent picoler et s’offrir des putes. Car il n’y a que cela à faire sur la Lune…Visuellement, Blood Moon est une vraie réussite aussi. Le dessin (un trait fin et précis, sorte de croisement entre Bablet et Mignola, il y a pire comme comparaison…) montre une vraie personnalité et parvient, allié aux couleurs sombres et aux trames informatiques, à créer une ambiance idoine : glauque et paranoïaque à souhait ! Les effets sur la lumière sont particulièrement réussis également. Et comme la narration est bien huilée, le récit, et sa critique de l’extrémisme religieux, tient en haleine jusqu’au bout. Seul petit bémol : la conclusion, qui propose une explication au mystère de l’apparition de la vie sur Terre il y a 4 milliards d’années, est un peu confuse…
(Récit complet, 114 pages – Ankama)