Alyosha le lion ouzbek qui se voyait déjà devenir le roi de la jungle hollywoodienne n’aurait pas dû enfreindre les règles du milieu. Il se retrouve maintenant à se faire gentiment cuisiner dans les sous-sols de Vadim Razov, ancien tsar de la mafia russe qui a déplacé ses « affaires » sur la côte ouest américaine quand la Russie s’est ouverte au capitalisme. Quant à Bruce Maddox, réalisateur de bons gros blockbusters sans intérêt, produits par Razov justement, il charge le détective Roy Devine Jr de « s’occuper » de Rachel, sa femme alcoolique, histoire d’éviter de partager sa fortune. Rachel Ducharme qui est, dans le même temps, appelée à la rescousse par son frère Billy, prisonnier des griffes de Tony Luciano, fils du parrain de la côte ouest qu’il essayé de doubler sur un achat immobilier…
Les différentes parties du puzzle Blue Estate commencent à s’assembler. Réalisateurs blanchisseurs d’argent sale, petites frappes qui se prennent pour de gros durs, mafia russe, Cosa Nostra italienne, actrices prêtes à tout pour réussir et détectives minables se croisent désormais dans cet Hollywood pourri jusqu’à la moelle, où violence, drogue et arnaques en tous genres composent un cocktail explosif.
Victor Kalvachev continue donc de faire monter la sauce de son polar hard-boiled. Sans grande surprise puisque notre homme utilise tous les ingrédients habituels du genre pour ici mieux sonder les tréfonds de l’âme humaine. Mais avec une indéniable efficacité grâce à un rythme toujours aussi enlevé et à un dessin bien nerveux. De quoi combler les amateurs.
(Série – Ankama)