Alors que War-hol et tout un bataillon de war-bots de la confédération américaine sont lancés sur le champ de bataille pour vaincre la Coalition, le robot se met mystérieusement à fuir les combats. Plus tard, alors que Rip-R, son robot mécano, essaie de lui remplacer son module vocal défaillant, le binôme découvre que War-hol abrite un drôle de truc dans sa carcasse de métal. Un truc un peu caoutchouteux, pas très stable sur ses pattes et qui parle. Les 2 robots décident de faire le tour des intelligences artificielles spécialistes en pièces détachées pour découvrir ce que cela peut bien être. Mais c’est bien Nan-y, une robot-nounou mise à l’hospice parce qu’elle n’a plus toute sa ram, qui leur apporte par hasard la réponse qu’ils cherchaient : un bébé. Un bébé humain. Pourtant, on leur avait toujours dit qu’il n’y avait plus d’Ohms sur Terre…
On sait depuis les très bons La faute aux chinois ou Mobutu dans l’espace qu’Aurélien Ducoudray fait partie de cette nouvelle génération de scénaristes à suivre. Il en apporte une nouvelle fois la preuve, dans un registre différent, avec cette nouvelle série de science-fiction assez étonnante qui ne ressemble pas à grand chose de que vous avez pu lire auparavant. Un univers très inventif, sorte de croisement entre Wall-e, La planète des singes et la trilogie des Robots d’Asimov. C’est dire ! Ducoudray imagine en fait ici un futur très lointain qui ressemble beaucoup à ce que l’on connaît : même organisation de la société en classes, guerres, vagabonds dans les rues, propagande et contrôle des esprits par l’état, maisons de retraite pour les anciens mais uniquement peuplé de robots. Car l’Homme a disparu de la surface de la planète il y a longtemps pour une raison inconnue. C’est en tout cas ce que la junte militaire au pouvoir veut faire croire au robot lambda. Tout comme officiellement le grand créateur de l’univers est la grande carte mère de tous les robots…
Et cela donne un premier tome tout simplement réjouissant, truffé de trouvailles intelligentes et de clins d’œil drôles vraiment bien vus à notre monde humain actuel et très bien dessiné par Steve Baker. Sans oublier le message libertaire sous-jacent (sur la manipulation du peuple par les gouvernants et la religion ou la prédétermination sociale : dans le monde de Bots, chaque individu se voit attribuer la place qui sera la sienne dans la société à sa naissance…) qui nous plaît bien, forcément. Vivement la suite !
(Série en 3 tomes – Ankama)