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BREAKWATER (Chapman)

BD. Chris travaille depuis une vingtaine d’années au Breakwater, un vieux cinéma de Brighton. Un métier qui lui va bien, elle qui est assez sauvage et n’a pas réellement besoin de vie sociale. Célibataire, elle passe en effet le plus clair de son temps libre chez elle, à lire. Quand Dan est embauché pour renforcer l’équipe, sa gentillesse et sa bienveillance lui permettent de s’intégrer rapidement. De fil en aiguille, Chris et Dan deviennent même amis, elle lui parlant, par exemple, de ses regrets d’avoir laissé tomber ses études dans le social, lui se confiant sur sa relation compliquée avec Ben, son ex violent qui était revenu faire amende honorable…

Breakwater aborde un thème peu traité, que ce soit en BD, en littérature ou au cinéma : l’amitié entre collègues. Le vrai, celui qui fait que l’on peut compter sur l’autre quand on a besoin de lui, financièrement ou psychologiquement. Celui qui nous rend plus fort et nous donne envie d’affirmer sa personnalité ou de reprendre ses études abandonnées il y a longtemps. Une amitié d’autant plus importante pour les protagonistes que le contexte de Breakwater n’est pas très enjoué. A l’image de ce vieux cinéma dont les étages supérieurs sont laissés à l’abandon, la ville paraît endormie, délaissée par les touristes hors saison. Un sentiment bien sûr mis en exergue par le joli travail graphique de Katriona Chapman et ses teintes grises et noires mélancoliques.

Pour ce qui est seulement son second roman graphique, l’autrice anglaise fait ici preuve de beaucoup de sensibilité et de crédibilité (Chapman dit s’être beaucoup inspirée des lieux et des personnes qu’elle a fréquentées, ce qui explique probablement cela…) dans sa façon de dépeindre cette relation entre Chris et Dan. Au-delà de l’ode à l’amitié qu’est Breakwater, le récit n’élude pas non plus ses aspects moins positifs, comme la responsabilité que l’on a en tant qu’ami et les décisions, difficiles, que l’on doit parfois prendre pour protéger ceux que l’on apprécie. Une histoire finalement simple mais touchante car racontée avec beaucoup d’humanité et de délicatesse.

(Récit complet, 168 pages – Futuropolis)

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