BD. Kameron Obb est devenu l’homme le plus convoité de la planète ! Depuis le flash d’énergie aspirante venu de l’espace, la Terre a connu un bug informatique gigantesque : toutes les données numériques se sont volatilisées. Ou plutôt elles ont été transférées dans le cerveau d’Obb qui se trouvait alors dans un vaisseau spatial revenant de Mars quand l’équipage a été attaqué par des bugs, des insectes hybrides qui pénètrent dans le corps de leurs victimes pour en prendre le contrôle. Ou pour les aider si cela sert leurs intérêts…
Le troisième épisode a une importance prépondérante dans une série qui en comporte 5. C’est le point de bascule. Le livre dans lequel le scénario prend une tournure différente. Et c’est bien le cas de Bug. Car si Bilal continue de montrer la montée en puissance de nouveaux dogmes (notamment « Staller », contraction de Staline et Hitler, dont Okto Dusapin s’est tatoué les faciès des deux côtés de son visage, l’image géniale et forte de ce tome 3…) qui profitent de la perte de mémoire de la Terre pour manipuler les gens, Obb, après avoir beaucoup subi les événements (il a été notamment kidnappé par les néo-marxistes progressistes de Nataly-Ann Tverdokhleb), reprend son destin en mains, bien aidé par le bug extraterrestre qui a pénétré dans son corps et qui lui donne ses pouvoirs. Pour faire quoi ? Bilal a encore 2 livres pour le décider. En tout cas, Gemma, la fille de Obb, a une idée : elle va créer une agence, Global agency to save the world, qui va gérer les priorités planétaires dont son père devra s’occuper…
Un livre 3 toujours aussi malin qui permet à Bilal de continuer à s’amuser (l’humour est très présent dans Bug, comme on peut par exemple le constater avec la veste rose dont l’auteur a affublé son héros sur la couverture) de la dépendance grandissante de nos sociétés au tout numérique tout en alertant sur le danger de la perte de mémoire historique. Le tout servi par un travail graphique aussi magnifique qu’à l’accoutumée mêlant peintures, fusains ou crayons…Du très bon Bilal, critique, malicieux et divertissant !
(Récit en 5 tomes de 80 pages – Casterman)