Découvert en première partie de Hoover à Londres, ce groupe anglais nous avait infligé une sacrée baffe. Nous attendions donc avec impatience la sortie de ce premier album. C’est aujourd’hui chose faite (depuis quelques mois), et je peux vous certifier que mon attrait pour ce groupe n’a pas désempli. Abrasive, urgente, tendue et émotive, la musique de Bullet Union a tout pour nous faire craquer. Une boule d’énergie incroyable qui ne manque pourtant pas de prendre mille et un virages. Peu de groupes avait réussi à combiner des riffs si étranges, une sensibilité exacerbée et une fougue aussi puissante. Car si ces londoniens foncent droit devant, sans se retourner, avec l’urgence du punk, ils ne tombent pas pour autant dans la simplicité et le linéaire. Le choix d’un son quasi-clair pour les guitares n’en est qu’une preuve, Bullet Union ouvre des portes, et refuse de copier ses prédécesseurs. Ils ne révolutionnent pas le genre, mais posent dès ce premier album leur marque de fabrique : riffs de guitares inimitables (en son clair), énergie punk destructive, et voix braillée. Du coup, sans chercher à leur ressembler, ils rejoignent ceux qui ont dû les marquer, de Hot Snakes aux premiers Unwound… de Rites of Spring à Drive Like Jehu (jusque dans la pochette en noir et blanc)… excusez du peu, mais les références méritent le respect, et ne sont pas jetées ici par hasard. Alors c’est vrai que le son de cet album déçoit un peu par rapport à leur prestation scénique, mais peu importe, nous sommes bien en face d’un phénomène qui n’arrive pas souvent dans la décennie, alors nous n’allons pas bouder notre joie. Un grand cru.
(Album – jealous records)