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CARLA (Lob/Baudoin)

BD. Futuropolis a 50 ans ! La maison d’édition fondée par Robial et Cestac en 1974 va donc célébrer cet anniversaire toute cette année 2024. En publiant, notamment, 50 livres, dont quelques rééditions de titres qui ont marqué l’histoire de Futuro. Avant les sorties de Sophie de Sampayo et Munoz en juin, et de La Débauche (par Pennac et Tardi) en septembre, c‘est Carla qui ouvre le bal des rééditions. D’abord publiées dans la revue (A suivre), les histoires courtes de Lob et Baudoin avaient ensuite été compilées en livre par Futuro. Six instantanés de la vie de Carla, chauffeuse de nuit de taxi. Pour autant de rencontres teintées d’étrange et de tragique. Car la mort rôde autour de la belle jeune femme et s’invitera même dans sa voiture en la personne de La Muerte, alias le colonel Chavez, bras armé de la dictature de l’ancien pays de Carla…Mais avant cela, c’est un jeune homme qui tente de rattraper son amoureuse partie à l’aéroport pour rentrer chez elle aux Etats-Unis car elle ne veut pas être un poids financier pour lui qui s’invite à l’arrière de son véhicule. Puis un aveugle qui a recouvré la vue grâce à sa fiancée Maggie avant de tomber dans la dépression et de se réfugier aussi souvent qu’il le peut dans le noir…Un vieil homme qui s’occupe tous les jours, avec patience et dévouement, d’une petite fille orpheline dont on apprendra plus tard qu’il a tué les parents, sur la route, dans un accident de voiture…. Ou encore un homme défiguré dont Carla se demande longtemps, angoissée, s’il n‘est pas celui qui a essayé de l’attaquer et de la violer quelques semaines auparavant avant qu’un chat ne lui vienne en aide en griffant l’assaillant au visage…Un livre sombre, aussi sombre que le dessin en noir et blanc, à l’encre de Chine, instinctif et atypique (trait parfois épais et torturé, aplats de noir omniprésents, cadrages singuliers…), de Baudoin. Dans lequel coups du sort, violence et tragédies semblent cerner Carla. Femme libre et courageuse qui trouve pourtant, à chaque fois, les ressources nécessaires pour s’en sortir. A moins qu’il n’y ait une explication moins rationnelle à cette chance qui semble la protéger…Un livre à découvrir ou redécouvrir, notamment si vous aimez les ambiances fantastiques de Comès à qui l’on pense régulièrement ici…

(Récit complet, 78 pages – Futuropolis)

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