COMICS. Dans le futur. Les employeurs de Mike Blackburn ont détecté une colonie terrienne installée sur une exoplanète et l’y ont envoyé. Sa mission : observer, établir une tête de pont et repartir sur Terre pour faire son rapport. Le problème, pour Mike, c’est qu’il s’est fait repérer et se trouve en cellule d’interrogatoire. Le problème pour ses geôliers, c’est que Mike est un dur à cuire hyper entraîné et qu’une fois échappé de la prison, il va tout faire, aidé de Grace Moody, une remplaçante (on peut l’utiliser comme pièces détachées pour les membres des autres classes…) rebelle qui se trouvait dans une cellule à côté de la sienne, pour quitter ce monde de dingues…
La genèse de Cemetery Beach est plutôt simple : Jason Howard, qui collabore avec Warren Ellis sur la série Trees, lui a demandé de lui écrire une récréation, une histoire défouloir pleine de combats et d’action pour se changer les idées. Le scénariste lui a donc proposé Cemetery Beach. Un récit de pure adrénaline qui consiste en fait en une longue course poursuite (si l’on retire la scène de l’interrogatoire qui ouvre le récit et l’épilogue) entre Blackburn et Grace Moody, qui doivent successivement traverser les différents anneaux semi-autonomes qui ont été créés après et autour de Grandcastel pour rejoindre les pointes et la Place Cimetière où Blackburn a laissé son véhicule et les sbires du président Barrow qu’il a lancé à leurs trousses pour éviter qu’ils ne repartent divulguer ses petits secrets (comme le fait que Barrow soit président de Grandcastel depuis près d’un siècle ou qu’ils ont découvert les cailloux chauds, des mini-batteries se trouvant dans le sous-sol qui sont des sources d’énergie inépuisables). Eux mais aussi les habitants des différents anneaux, pas vraiment du genre hospitaliers.
Dire que Cemetery Beach est rythmé est une lapalissade : ça pète dans tous les sens, ça canarde à qui mieux mieux, ça explose à chaque page. Et Howard met tout cela en images avec gourmandise : découpage hyper dynamique typiquement comics et trait nerveux. Et talent : on en prend véritablement plein les yeux. De l’action, de l’action, encore de l’action à laquelle Ellis donne bien sûr un cadre pour que tout cela se tienne. Et il le fait bien. C’est vrai que sa présentation de l’histoire et du fonctionnement de la colonie n’est pas vraiment très creusée mais les quelques repères dystopiques (qui la rapprochent étrangement de la colonisation de l’Amérique…) qu’il nous donne la concernant suffisent car on a bien compris que l’essentiel n’est pas là. Du pur divertissement, efficace et spectaculaire !
(Récit complet, 160 pages – Urban Comics)