La prison du Havre a été fermée et va bientôt être rasée. Achab et Karim se rendent donc sur place pour tenter de comprendre comment Fath a pu s’en échapper et s’il a bénéficié de complicités à l’intérieur. De retour à l’hôtel, le commandant reçoit un coup de fil de son frère William qui dirige le 36 Quai des orfèvres : le maire du Havre vient d’être retrouvé assassiné dans son bureau. Puisqu’ils sont déjà sur place, il met Achab et Karim sur l’affaire.
Après une parenthèse de 3 ans (à cause d’un problème de contrat avec l’ancien éditeur, Soleil ?), revoilà le commandant Achab, et cela tombe bien pour Casterman qui accueille désormais la série, en pleine forme : une prothèse flambant neuve, même si elle couine un peu, à la jambe et le meilleur épisode de la série sous le bras !
Si Douay continue bien sûr à suivre son choix narratif de départ (l’atout majeur de la série !), à savoir entremêler les affaires de meurtres que le tandem se voit confier et l’enquête, bien plus personnelle et intime, de Karim (pour rappel, Achab a été contraint d’abattre son ex-coéquipier et meilleur ami Fath lors que celui-ci avait inexplicablement pété un plomb en prenant un homme en otage) au sujet de la mort de son père, la personnalité des deux personnages principaux (leurs petites manies, leurs frustrations, leurs motivations, leurs zones d’ombre aussi) est, après 2 tomes, bien installée. Ce qui donne désormais plus de latitude (et de place !) à Piatzszek pour se concentrer sur l’intrigue elle-même. Du coup, l’affaire des meurtres du Havre a cette fois bien plus d’épaisseur et d’intérêt que les affaires précédentes ! Suite et fin de cet excellent polar, très bien mis en images, dans un style réaliste, par Douay, avec le tome 4 intitulé “Tout le monde meurt”.
(Série en 4 tomes – Casterman)