[Journal de Confinement] Depuis le 16 mars 2020 nous voilà confinés. Un peu partout, les gens se retrouvent dans la même situation. Concerts et tournées sont évidemment annulées… Histoire de ne pas perdre le lien entre nous, et de se remonter le moral, nous avons été prendre des nouvelles de nombreux acteurs de la scène indé, coincé chez eux, comme nous tous. Un seul principe : poser les mêmes quatre questions à chaque fois. Alors, vous vous faites quoi pendant ce confinement ?
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[EPISODE#1] Guillaume GWARDEATH travaille à La Fanzinothèque, il chante dans Déjà Mort et gère le label Metro Beach…
1. Tu es où en ce moment ?
Dans mon appartement à Poitiers, dans la ZUP, aux Couronneries, quatrième étage, belle vue sur la ville.
2. Comment tu t’occupes pendant le confinement ?
Je bosse pour La Fanzinothèque, et 100% de mon taf a été basculé en télétravail. J’ai donc un plein temps là-dessus. Sur mon temps perso, je travaille sur le bouclage du livre “Hey You – Une histoire orale des Burning Heads” en collaboration avec Sam Guillerand a.k.a. Nasty Samy pour la rédaction et Frank “Violence” Frejnik pour la direction artistique. C’est un … long bouclage. Je m’occupe aussi de mon petit label Metro Beach. Je viens de coproduire le dernier LP de Verbal Razors (crossover, de Tours, un des meilleurs groupes de France, attention). Je prépare la sortie du LP de Missile (punk hardcore thrash, de Bayonne) et de celui de Vegan Piranha (punk hardcore surf, de Anglet/Hossegor). Je fais une sortie sportive quotidienne, sans croiser personne. J’ai le même emploi du temps chaque jour, samedis et dimanches compris. Les journées filent donc assez vite.
3. Quel est ton (ou tes) disque.s doudou pendant cette période étrange ?
Ma collection de disques est restée dans ma maison de Tarnos Plage, dans le sud des Landes, à 400 bornes de distances. J’écoute beaucoup de musique en ligne, alors que je ressens beaucoup plus d’émotions lorsque je manipule des vrais disques, comme la plupart des gens de ma génération. J’ai quand même une ou deux caisses de vinyles avec moi. Le premier disque que j’ai joué, seul et confiné, a été l’album “Chains Are Broken” de The Devil Makes Three, ça a fait office de “feel good record”. Sinon, ça a été des LP de Metallica, Napalm Death, Supersuckers, Teenage Bottlerocket et Slayer. J’ai aussi beaucoup écouté Burning Heads, bien entendu, en lien avec le livre sur lequel je suis en train de bosser. J’ai aussi fait tourner le LP de Verbal Razors que j’ai sorti, et les test pressings de Missile et de Vegan Piranha !
4. Comment tu vois l’après (personnel / groupe / société) ?
A titre personnel, sans aucune provocation, je te dirais que je ne ressens pas de changement majeur. J’ai les yeux en face des trous : je suis parfaitement conscient des conséquences sur l’activité économique, notamment dans le secteur culturel, qui est plutôt celui dans lequel j’évolue. Mais j’ai toujours fréquenté des gens “en crise” ou subissant des crises et qui ont toujours dû se démerder pour assurer leur survie sociale, et pour qui cet épisode n’est qu’une péripétie de plus dans leur existence. Rester confinés à lire, écrire, écouter de la musique, sans provocation non plus, c’est un rythme auquel pas mal de gens de mon entourage sont de fait largement exercés ! Je laisse les grandes analyses sur l’évolution de notre société à d’autres, ils se bousculent pour les livrer par téléphone à la radio. En fin de journée, quand mon esprit vagabonde, je réfléchis parfois à l’avenir de notre civilisation, mais je finis toujours par perdre le fil pour préférer penser et repenser aux bons moments que j’ai passés avec des super meufs. J’ai des petits bouts de discussions qui reviennent. Des petites conversations emportées par le vent. Après quoi je m’endors en souriant.
www.gwardeath.fr
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Prochain épisode >>> Nicolas Belvalette (Usé, Headwar, Les Morts Vont Bien)