BD. Après l’Apocalypse qu’a connue la Terre, les différentes colonies humaines ont dû se résoudre à partir pour un ailleurs galactique. Les Germaniques ont, quant à eux, jeté leur dévolu sur la planète Islandia. Taux de diazote, de dioxygène et de dioxyde de carbone quasiment semblables à ceux de la planète bleue, des autochtones bipèdes pacifiques : malgré le froid qui y règne, tout semble réuni pour que ces humains refassent leur vie sur cette planète. Mais après des premiers contacts positifs avec les islandiens, d’étranges incidents ont lieu : l’une des colonies construites sur la planète est ravagée par un incendie et le vaisseau spatial Smaug explose en vol. Et à chaque fois de l’ADN islandien est retrouvé sur les lieux….Il n’en fallait pas plus pour que l’Amiral Hakarsson, qui n’attendait que ça, ne donne l’ordre de détruire les villages autochtones malgré le désaccord de l’Oberlieutnant Konig, qui ne peut imaginer ces êtres calmes et accueillants en terroristes…
Terre devenue inhabitable à cause de l’Homme, humains à la recherche d’une nouvelle terre promise dans l’espace, extraterrestres qui vivent en harmonie avec la nature, vieux réflexe humain de domination : on retrouve dans cette nouvelle série des thèmes souvent traités par la science-fiction, c’est certain. Mais si Conquêtes ne fait pas preuve d’une grande originalité à ce niveau-là, elle a cependant d’autres atouts à faire valoir. A commencer par son côté très critique envers l’Homme et son penchant pour la domination et la manipulation, qui nous plaît bien. Côté narration, Jean-Luc Istin maîtrise son sujet, en proposant une scène d’ouverture mystérieuse dont le sens s’éclaire au fur et à mesure que l’on avance dans la lecture et en parsemant le récit de quelques rebondissements bien vus. Et comme le dessin de Radivojevic fait le job (avec un trait semi-réaliste certes classique mais abouti), on lit avec plaisir le tome d’ouverture de cette série au concept intelligent : 5 épisodes (chacun se focalisant sur l’une des colonies humaines : les germaniques, les méditerranéens, les asiatiques, les russes et les américains) que l’on peut lire indépendamment mais qui forment un tout thématique.
(Série en 5 tomes indépendants – Soleil)