Non, vous ne rêvez pas : il s’agit bien d’un nouveau tome de Couleur de peau : miel ! Jung avait bien annoncé la fin de cette série autobiographique avec la sortie du tome 3 mais il semblerait qu’il n’en ait pas encore terminé avec cette histoire. Son histoire ! D’ailleurs, le questionnement sur l’identité, sur les racines, sa famille adoptive ou ses parents biologiques peut-il vraiment s’arrêter un jour quand on a été abandonné sur un marché coréen puis adopté à l’âge de 5 ans par une famille belge ? La réponse est évidente : non ! Et quand Jung s’est vu proposer une résidence d’écriture de 40 jours à Séoul, ses doutes, ses angoisses, bref, ses anciens démons, qu’il parvenait jusque là à tenir à peu près à distance, menaçaient de resurgir. D’autant qu’après avoir vu le film d’animation tiré de sa bd que Jung a réalisé, une vieille dame âgée de 76 ans est persuadée d’être sa mère. Elle a d’ailleurs réalisé un test ADN pour pouvoir en être sûr. Un test que Jung avait prévu de faire pendant son séjour en Corée…Il a donc naturellement éprouvé le besoin d’exorciser tout cela par le dessin. C’est comme cela que ce tome 4 a vu le jour. Et cette fois l’auteur n’a rien annoncé car il y aura encore probablement une suite puisque Jung ne parle pas, dans ce tome 4, des résultats du fameux test ADN qu’il devait faire…
Et on ne s’en plaindra pas car on retrouve toujours avec beaucoup de plaisir Couleur de peau : miel, son trait délicat et spontané rehaussé de lavis de gris et sa façon très personnelle, à la fois drôle (grâce à l’autodérision dont fait preuve Jung en se mettant en scène et aux flash backs éclairant son enfance) et émouvante (il y a dans ce tome 4 une scène magnifique : la rencontre de l’auteur avec une mère célibataire coréenne qui lui explique qu’elle a finalement décidé de ne pas abandonner son bébé après avoir lu sa série…), de nous parler de ce qu’un enfant adopté peut ressentir plus de 40 ans plus tard. Une série toujours aussi attachante.
(Série – Soleil)