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COULEURS DE L’INCENDIE (de Metter, d’après Lemaitre)

BD. Alors que Pierre Lemaitre vient de clore, avec la sortie début janvier de Miroir de nos peines (qui se passe cette fois en 1940, à l’heure de la débâcle), sa trilogie de l’entre deux guerres, Christian de Metter continue, quant à lui, de l’adapter en BD. Après Au revoir là-haut, c’est donc cette fois au tour de Couleurs de l’incendie d’être mis en images. Avec la même très belle réussite. De toutes façons, c’est bien simple : il suffit que le nom de de Metter apparaisse sur un livre pour qu’il soit bon…Qu’il écrive lui-même ses scénarios (comme sur l’excellente série Nobody) ou qu’il adapte des romans, l’auteur livre toujours de très bons récits. C’est donc une nouvelle fois le cas. Il faut dire que l’histoire de départ possède une dramaturgie forte, à l’image de la scène d’ouverture : la famille et les amis de Marcel Péricourt, puissant banquier, assistent à ses obsèques quand son petit-fils Paul se jette du premier étage de la maison familiale ! La suite raconte la vengeance de sa mère Madeleine contre celui qui est responsable du handicap (il ne peut plus marcher) que Paul traînera à vie mais aussi contre ceux, Joubert, qui gère ses intérêts depuis la mort de son père et son oncle, qui ont manigancé en coulisses pour la ruiner…Un récit qui est aussi l’occasion de brosser le portrait d’une période d’insouciance (les fameuses 30 glorieuses) mais aussi d’instabilité, que ce soit au niveau politique (avec la menace nazie qui monte dans l’Allemagne voisine) ou économique (l’époque connaît les premiers errements graves -et c’était il y a presque un siècle…- du capitalisme qui permet, déjà, à des hommes d’affaires peu scrupuleux de jouer avec l’argent des autres sans avoir à rendre de comptes…Mais comme d’habitude, de Metter donne aussi littéralement corps à ces mots. Il parvient véritablement à incarner les personnages, de son dessin mêlant, comme à l’accoutumée, différentes techniques (crayon, stylo et peinture) pour obtenir de la matière. Un véritable régal graphique qui parvient à ses fins : nous immerger totalement dans ce magnifique récit aux côtés de Madeleine et Paul. Du grand Art, une nouvelle fois !

(Récit complet, 172 pages – Rue de Sèvres)

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