Alors que Sean Wu n’avait pas vu son père depuis 10 ans, ce dernier se fait abattre sous ses yeux par un mystérieux tueur masqué. Avant de mourir, il lui donne une clef et lui demande de brûler un mystérieux cercueil qui se trouve dans sa maison, en Chine. Le cercueil en question renferme un curieux squelette à plusieurs bras. L’un des trésors remontés par son père au cours de ses explorations. Car il était pilleur de tombes, comme l’était son père avant lui. Et son grand-père. Sauf que lui avait trahi sa famille pour proposer ses services au plus offrant. Tsai, l’oncle de Sean, lui propose de reprendre cet héritage familial et de l’accompagner dans sa recherche d’une tombe mythique pour son initiation afin qu’il devienne un Daomu…
Si l’on n’est habituellement pas très fan de récits d’épouvante (en voulant accéder au tombeau, l’équipe de Tsai va bien sûr réveiller des créatures fantastiques chargés de garder les lieux), il est difficile de nier que ce premier tome de Daomu est particulièrement efficace. D’abord et avant tout parce que le travail graphique de Ken Chou est tout simplement impressionnant. Dessin réaliste bluffant à mi-chemin entre le style “photographique” de Ponzio et celui de Dave McKean, découpage cinématographique particulièrement rythmé, couleurs sombres renforçant l’ambiance inquiétante de l’histoire et monstres et autres bestioles criants de vérité vraiment flippants : le dessinateur livre ici une partition remarquée qui immerge totalement le lecteur dans le récit et magnifie véritablement cette adaptation du roman best seller de Kennedy Xu, The Daomu Journal. Colin Johnson, de son côté, parvient, en alternant récitatifs en voix off et dialogues à rendre le tout assez fluide (même s’il y a quelques passages un peu confus) et alerte. On passe donc un bon moment dans cet univers peuplé de superstitions traditionnelles chinoises.
(Diptyque – Les Humanoïdes Associés)